Changements climatiques : L’engagement des jeunes africains

Ce 18 novembre marque la fin du Forum Inaugural des Jeunes sur le Financement et l’Adaptation en Afrique, durant trois jours , les participants ont cogité sur l’impact des changements climatiques en Afrique et surtout la recherche des financements.

Au terme des travaux, il en ressort que si des mesures urgentes ne sont pas prises pour atténuer le réchauffement climatique, l’Afrique sera confrontée à une augmentation de la température de 3°C à 6°C d’ici la fin du siècle, par rapport au niveau préindustriel, selon les estimations du GIEC. Cela entraînera des extrêmes changements climatiques et auront des impacts significatifs sur l’agriculture, la santé humaine… L’augmentation du réchauffement et l’inaction pourraient entraîner une réduction des rendements agricoles jusqu’à 50 %, une augmentation du stress hydrique jusqu’à 60 %, une augmentation de l’incidence du paludisme jusqu’à 90 % et une perte de biodiversité jusqu’à 40 %. . Selon la Banque africaine de développement (BAD), le changement climatique pourrait réduire le PIB de l’Afrique de 2,8 à 10 % d’ici 2050, selon la gravité du scénario. Cela pourrait se traduire par une perte de 68 à 259 milliards de dollars par an. La Banque mondiale a également noté que le changement climatique augmenterait les conflits et les déplacements en Afrique.
La réduction des vulnérabilités climatiques en Afrique constitue donc non seulement un impératif moral, mais aussi un investissement stratégique dans l’avenir et la résilience de la région. Selon le PNUD, chaque dollar investi dans l’adaptation pourrait rapporter quatre dollars de bénéfices. En outre, l’adaptation pourrait créer de nouvelles opportunités de diversification économique, d’innovation, de création d’emplois et d’inclusion sociale.

L’appel des jeunes

À l’explicit de ce forum, de manière consensuelle ,les jeunes demandent aux pays industrialisés et aux autres grands pollueurs, en collaboration avec les dirigeants africains et les autres parties prenantes, de prendre d’urgence les mesures suivantes pour atteindre ces objectifs :
Augmenter la part du financement de l’adaptation dans le portefeuille global du financement climatique et veiller à ce qu’elle soit proportionnelle aux besoins et aux coûts d’adaptation des pays africains, en notant que même s’ils doublaient le financement global de l’adaptation pour atteindre environ 40 milliards de dollars par an, ce montant resterait inférieur aux besoins évalués.
Améliorer l’accès et la fourniture d’un financement de l’adaptation fondé sur des subventions et prévisible en simplifiant et en rationalisant les procédures et les critères des fonds multilatéraux et des donateurs bilatéraux et en renforçant les capacités et la préparation des institutions et des parties prenantes africaines, notamment les communautés de première ligne et les initiatives menées par les jeunes et les femmes.
Améliorer l’efficacité et l’efficience du financement de l’adaptation en promouvant des processus de planification et de prise de décision participatifs et inclusifs et en garantissant la transparence, la responsabilité et l’apprentissage dans la mise en œuvre et l’évaluation des projets et des programmes d’adaptation.
Favoriser l’innovation et l’augmentation du financement de l’adaptation en soutenant le développement et le déploiement de sources et d’instruments de financement nouveaux et émergents et en tirant parti des investissements et des partenariats du secteur privé.
Renforcer la cohérence et la coordination du financement de l’adaptation en harmonisant les politiques et les normes des différentes sources et canaux de financement et en encourageant la collaboration régionale et intersectorielle ainsi que l’intégration des mesures d’adaptation.
Garantir un résultat solide, ambitieux et axé sur les solutions en ce qui concerne l’objectif mondial en matière d’adaptation lors de la COP 28 à Dubaï, afin d’accélérer les mesures d’adaptation à l’échelle mondiale.
En guise de rappel , le Forum des jeunes sur le financement de l’adaptation en Afrique (YOFAFA) est un processus mené par des jeunes et organisé par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) et la Coalition africaine pour l’énergie durable et l’accès (ACSEA), en partenariat avec l’Initiative pour l’adaptation en Afrique (AAI). Il est soutenu par la Banque africaine de développement, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, la Fondation Bill et Melinda Gates et plusieurs autres partenaires. YOFAFA fait partie de l’initiative Youth for Adaptation Finance in Africa (YAF). L’initiative YAF Africa vise à sensibiliser, à plaider en faveur d’un financement accru, à promouvoir la participation et à garantir la transparence et la responsabilité dans le financement de l’adaptation en Afrique.