La question de l’émergence est aujourd’hui au centre de la politique de développement de la majorité des pays africains. Depuis la fin des années 2000, le terme de l’émergence a eu droit de cité dans tous les discours économiques et politiques. Plutôt que d’être appelé comme un pays en voie de développement, la plupart des dirigeants souhaiteraient voir leur pays cité comme étant engagé dans la voie de l’émergence, c’est à dire être «distingué» comme réalisant des efforts remarquables vers le chemin qui rapproche des pays dits développés. Dans ce sillage , Muakuku Rondo Igambo a publié un ouvrage aux Éditions de Midi intitulé «Le chemin vers l’émergence de l’Afrique» .
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Les Défis de l’émergence
S’engager dans la voie de l’émergence signifie surmonter d’énormes défis, car le stade de l’émergence ne provient pas du hasard. Ces défis concernent tout à la fois la conception et l’élaboration des plans de convergence, mais aussi leur mise en œuvre.Au niveau de la conception, beaucoup de plans sont préparés par des cabinets étrangers avec peu de formation d’expertise locale, comme si le label de ces cabinets prestigieux pouvait pallier à la brûlante nécessité de faire en sorte que les fils du pays soient acteurs de leur devenir.
Ainsi de tels plans manquent souvent d’ancrage et de prise en compte des réalités socio-culturelles locales. Un plan qui a des chances de réussir est celui qui prend le temps et le soin de réunir le maximum de compétences internes et externes pour établir le diagnostic, fixer des objectifs réalistes à partir des atouts et des moyens et de la conjoncture.On ne peut penser son développement avec la tête des autres, mais on peut recourir à la tête d’autrui pour enrichir la sienne, serait-on tenté de dire en la matière. La dernière génération des pays qui se sont engagés dans le processus a fort heureusement commencé à tirer les leçons des erreurs de ce complexe de l’expert.Les plans d’émergence comportent très souvent de grands projets structurants (infrastructure de transport, énergie, eau, télécommunication et autres) qui requirent d’importants financements. A cet effet, le pays doit se doter de vrais instruments capables d’attirer les investisseurs et réaliser à temps les projets retenus. Sans financement, toute ambition est vouée à l’échec.
Une des dimensions fondamentales de l’émergence est la formation du capital humain qualifié et capable de satisfaire les besoins actuels et futurs de tous les secteurs d’activité. Surtout dans un contexte d’accroissement démographique relativement soutenu, la formation et le niveau éducatif et professionnel de la main-d’œuvre sont indispensables pour permettre au pays d’être résilient et apte à intégrer harmonieusement les évolutions techniques, technologiques et scientifiques. C’est cet atout indispensable qui permet au pays de véritablement prendre son destin en main dans tous les domaines. Fort malheureusement, les pays n’allouent pas à ce pré requis toutes les ressources nécessaires. Ainsi , l’auteur a fait un vrai travail de scientifique en ressassant les causes du retard économique de l’Afrique ,en outre , il fait un constat des mécanismes mis en exergue pour faire décoller le berceau de l’humanité de l’aéroport de la tristesse pour les airs d’allégresse.
Originaire de la Guinée Équatoriale , Muakuku est professeur et économiste , diplômé de l’Université Complutense de Madrid .