Le Forum inaugural de la jeunesse sur le financement de l’adaptation en Afrique (Yofafa 2024 ) s’est ouvert ce 29 octobre à l’hôtel Franco en présence d’une constellation de jeunes et Jean Marc Châtainier, Ambassadeur de l’Union Européenne au Cameroun. Comme lors de la précédente édition, l’organisateur de ce forum Augustin Nyamsi veut outiller ces jeunes aux modalités de la quête du financement climatique.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!L’Afrique est confrontée à des défis majeurs en matière d’accès à l’énergie et de résilience face aux impacts du changement climatique. Une grande partie de la population, en particulier dans les zones rurales, n’a pas accès aux services énergétiques modernes, ce qui entrave le développement économique et les efforts d’adaptation. Le changement climatique aggrave ce problème en perturbant les systèmes énergétiques et en augmentant la demande énergétique pour le refroidissement et d’autres besoins d’adaptation. Le financement est un obstacle majeur, avec des fonds publics limités et des investissements privés découragés par les risques perçus et le manque de politiques habilitantes.« Il faut une jeunesse qui maîtrise les arcanes du financement climatique, on doit s’adapter aux aléas des financements climatiques et les jeunes jouent un rôle important » déclare Augustin Nyamsi.. De ce fait,l’Afrique fait face à un déficit grave et urgent de financement pour l’adaptation au changement climatique, alors même que les coûts du retard de l’action augmentent.
Une analyse cumulative des contributions déterminées au niveau national (CDN) de 51 pays africains montre un besoin estimé de 579 milliards de dollars américains de financement pour l’adaptation d’ici 2030. Cependant, cela nécessiterait une dépense annuelle beaucoup plus importante que les 11,4 milliards de dollars américains de financement de l’adaptation suivis en moyenne en Afrique en 2019 et 2020. La majeure partie du financement de l’adaptation provient actuellement du secteur public.Les flux actuels de financement de l’adaptation en Afrique sont insuffisants pour répondre aux besoins d’adaptation croissants sur le continent.
Les impacts du changement climatique en Afrique sont exacerbés par l’urbanisation rapide, les tensions géopolitiques et l’impact des chocs mondiaux tels que la pandémie de COVID-19 et la guerre en cours en Ukraine. La hausse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires et d’autres produits de base a aggravé les risques de sécurité alimentaire et d’accès à l’énergie liés au climat pour la population africaine.
Malgré ces défis, il existe une opportunité importante pour les investissements climatiques en Afrique de favoriser à long terme la résilience et le développement à faible émission de carbone. Le financement de l’adaptation représentait environ 39 % du total du financement climatique suivi en Afrique entre 2019 et 2020. En outre, la part du financement de l’adaptation en pourcentage du financement climatique total était plus élevée en Afrique que dans toute autre région pour 2019-2020 ; en raison de la nature intersectorielle des projets d’adaptation, une grande partie des engagements de financement de l’adaptation suivis en Afrique en 2019-2020 ont été consacrés à des activités intersectorielles (41 %, 4,7 milliards de dollars américains), qui comprenaient le soutien aux politiques et au renforcement des capacités au niveau national, les activités de gestion des catastrophes, la réponse à la COVID-19, les questions urbaines et la sécurité sociale. « Avec des conséquences du changement climatique à l’instar des inondations et de la sécheresse, la question du financement est primordiale» déclare Jean l’ambassadeur de l’union européenne au Cameroun.