Lutte contre le VIH SIDA : le cri de cœur des adolescents camerounais

Yahaya Idrissou

Les adolescents camerounais infectés par le VIH SIDA ont exprimé leurs peines , afflictions et malheurs lors d’une cérémonie tenue à l’hôtel Hilton .Au regard du fonctionnement de notre société , l’on constate qu’ils sont marginalisés à cause de leur statut sérologique .

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Devant un parterre de personnalités , ces jeunes adolescents infectés par le SIDA ont transcendé leurs limites pour parler avec le cœur et la raison .Face aux nombreux obstacles qui gangrènent leur quotidien , ils souhaitent que les bailleurs de fonds internationaux continuent à financer les programmes qui les aident et au niveau étatique , ces adolescents souhaitent qu’on abroge certains textes stigmatisants .

Ce plaidoyer trouve sa raison d’être par le fait que plus de deux millions d’adolescents vivent avec le VIH dans le monde, laissés pour compte, l’OMS rappelle depuis des années « la nécessité urgente de mieux adapter les services de lutte contre le VIH » à cette cible. Elle recommandait pour se faire l’urgence d’améliorer la connaissance des besoins spécifiques relatifs aux traitements, aux soins, et à l’accès aux services de prévention positive des adolescents vivants avec le VIH et la participation de ceux-ci à l’ensemble des services de lutte contre le VIH/Sida destinés aux jeunes. Par ailleurs, le 30 Avril 2014, l’ONUSIDA produisit un reportage intitulé « s’assurer que les adolescents vivants avec le VIH ne sont pas laissés de côté », reportage dans lequel la nécessité d’impliquer les adolescents et jeunes vivants avec le VIH dans la riposte au Sida fut réaffirmée à travers la priorité accordée à la prise en compte des problématiques spécifiques inhérentes à cette cible telle que l’observance au traitement ARV, la divulgation du statut sérologique et la prise en compte des adolescents nés des échecs de la PTME. C’est ce qu’illustraient les propos de Bactrin Kilongo de la coalition internationale du traitement qui déclara : « Nous ne pouvons pas parvenir à l’objectif de zéro décès dû au sida et zéro nouvelle infection à VIH si nous ne nous concentrons pas sur les besoins spécifiques des adolescents en matière de traitement », renchérissant par la suite : « Selon moi, l’agenda pour l’intensification du traitement anti-VIH devrait commencer avec les adolescents, en particulier ceux qui ont été infectés à la naissance ». Afin de répondre à ces appels et recommandations, de nombreux forums et sommets régionaux et sous régionaux en faveur des adolescents et jeunes vivants avec le VIH ont été organisés.
A l’échelle du Cameroun, l’initiative « engager les adolescents et jeunes dans la réponse nationale au VIH/Sida » Menée par le RéCAJ+ avec la participation de plus de cinq cents adolescents et jeunes vivant avec le VIH a récemment mis au jour les énormes défaillances du système sanitaire en matière de prise en charge du VIH chez l’enfant et l’ado/jeune. Celle-ci a révélé que 76% (387/511) des adolescent(e)s et jeunes ayant pris part à l’initiative ne disposent pas de connaissances exactes sur le VIH. En outre, 82% (420/511) adolescents et jeunes vivant avec le VIH ont déclaré avoir des besoins non satisfaits dans leur prise en charge, confirmant ainsi les insuffisances en matière de prise en charge du VIH chez l’enfant et l’ado/jeune. L’adressage spécifique de l’ensemble de ses gaps nécessite des mesures fortes et une action concertée impulsée par des décideurs éclairés.

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