Le Cameroun a récemment reçu sa première livraison de vaccins antipaludiques, comprenant 331 200 doses du vaccin Mosquirix. Cette livraison a été réceptionnée le 21 novembre 2023 par le Ministre de la Santé Publique. Le Cameroun devient ainsi le premier pays africain à recevoir ce vaccin, après les programmes pilotes menés au Ghana, au Kenya et au Malawi. Le Dr Tchokfe Shalom Ndoula, Secrétaire permanent du Programme Élargi de Vaccinations a récemment dévoilé les avantages de ce vaccin ainsi que le calendrier de vaccination lors d’une conférence de presse tenue le samedi 13 janvier 2024.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Le paludisme est la maladie qui cause le plus grand nombre de décès chez les enfants en Afrique, et par conséquent au Cameroun. Il est donc urgent de lutter contre cette maladie grâce à la vaccination antipaludique (VAP). Le Dr Tchokfe Shalom Ndoula explique : « Le contrôle du paludisme dans notre pays a connu de nombreux progrès, notamment dans le traitement précoce et l’assainissement de l’environnement. La vaccination vient s’ajouter à ces mesures. En se basant sur les données des essais cliniques et de la phase d’implémentation menées dans des pays comme le Ghana, le Malawi et le Kenya, nous souhaitons réduire d’au moins un tiers le nombre de décès dus au paludisme au Cameroun. Cela signifie que nous pourrions éviter au moins 2000 décès chaque année, ce qui est considérable. » Il ajoute également que la vaccination est gratuite, le gouvernement et ses partenaires prenant en charge le coût du vaccin et de son déploiement.
Interrogé sur la sélection des districts de santé, le Dr Tchokfe Shalom Ndoula explique : «Au début du déploiement, étant donné que nous n’avons pas participé aux essais cliniques de la phase d’implémentation, les doses de vaccin sont limitées. Nous avons donc priorisé les districts où le nombre de décès d’enfants liés au paludisme est le plus élevé. Nous avons ainsi sélectionné 42 districts de santé. Dans deux ou trois ans, lorsque les doses de vaccin seront disponibles à grande échelle, l’ensemble du territoire national pourra bénéficier de cette vaccination. Le vaccin sera administré aux enfants âgés de 6 mois ce mois-ci, et les bébés qui n’ont pas pu être vaccinés en janvier auront l’opportunité de le faire en février ou en mars, selon le calendrier de rattrapage. »
Le vaccin antipaludique en quelques mots
Le vaccin antipaludique RTS,S, également connu sous le nom de Mosquirix, a été développé par les laboratoires GlaxoSmithKline (GSK) Vaccines à la fin des années 1980. Il a été financé en partie par l’initiative PATH Malaria Vaccine Initiative et la Fondation Bill et Melinda Gates. Le vaccin a fait l’objet de cinq essais contrôlés randomisés et de quatre études de suivi et d’extension. La phase 3 des essais cliniques, menée de 2009 à 2014 dans sept pays d’Afrique subsaharienne, a impliqué 15 459 participants, dont 6 537 nourrissons âgés de 6 à 12 semaines et 8 922 enfants âgés de 5 à 17 mois. Lorsque quatre doses de RTS,S ont été administrées lors de la première vaccination, l’efficacité du vaccin était de 39 % pour le paludisme simple et de 29 % pour le paludisme grave, avec un suivi médian de 48 mois. Le vaccin a également réduit de 61 % l’anémie palustre sévère et de 29 % le besoin de transfusions sanguines. Pendant toute la période d’observation, l’efficacité du vaccin contre les hospitalisations liées au paludisme était de 37 %. Malgré son efficacité modeste, le vaccin a eu un impact significatif en raison de la fréquence élevée du paludisme dans les pays endémiques. Dans les sites où la charge de la maladie est la plus importante, plus de 6500 cas de paludisme ont été évités pour 1000 enfants vaccinés avec quatre doses.