Les Éditions de Midi à la rencontre du Directeur Général de l’ENAM

Yahaya Idrissou

Pierre Bertrand Soumbou Angoula , Directeur Général de l’ENAM féru de la littérature a échangé avec les autrices des œuvres Au nom des Kaolo et l’Éveil d’une Queen et le Directeur des Éditions de Midi Éric Théophile Tchoumkeu .
Pour le Directeur Général de l’ENAM, la lecture contribue au perfectionnement de la langue. Autremendit , les savoirs sont contenus dans les livres.La modération et la note de lecture ont été faites par Yahaya Idrissou.

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Note de lecture des trois ouvrages

«Les mots sont les passants mystérieux de l’âme» a dit Victor Hugo, en ce sens la parole qui se meut en texte nous révèle notre état d’esprit. On écrit pour dénoncer mais aussi pour énoncer les théories, on écrit pour former et transformer les consciences et surtout on écrit pour extérioriser ses idées. L’écrivain en tant que secrétaire de l’observation et photographe de la réalité vise à impacter la société à travers ses écrits comme l’a fait Aimé Césaire avec une Saison au Congo. Dans cette perspective, Jean Paul Sartre dans Qu’est ce que la Littérature ? déclare «La fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne puisse s’en dire innocent. Ainsi nos trois autrices à savoir Stéphanie Tchoua, woudjé Josiane et Amougou Mbarga ont trempé leurs plumes dans l’encre pour nous partager leur vision du monde dans un domaine précis .
D’abord Woudjé Josiane dans le Roman l’Éveil d’une Queen nous promène dans le labyrinthe de la vie. Un ouvrage empirique qui façonne et qui connecte l’Homme à son créateur.Malgré les frustrations, afflictions, tribulations et tentations, elle nous affirme qu’il ne faut jamais cesser d’implorer la mansuétude du Seigneur de l’Univers. Elle ,c’est Jésus Christ qui l’a sauvée. Elle dévoile le côté sombre de la vie, par un concours de circonstances, les fillettes sont délaissées à elles et subissent une kyrielle de maux, notamment le viol. L’autrice nous narre comment son enfance a été volée, son adolescence abusée et sa jeunesse hypothèquée . Ce qui l’a conduit à vouloir se suicider, mais un Être Suprême a évité un tel acte. Avant sa rencontre avec Jésus, sa vie était un amoncellement de déboires caractérisé par des fréquentations peu orthodoxes, des sorties en boîtes de nuit et la consommation excessive de l’alcool. Elle nous enseigne que les figures du père pourvoyeur, de la mère protectrice et d’un cadre familial convivial sont le creuset d’une vie épanouie pour chaque enfant. L’éveil d’une Queen est ainsi l’aboutissement d’une vie auréolée d’obstacles, de vices et écueils.

Le roman Au nom des Kaolo d’Amougou Mbarga reste dans la même optique de mettre une femme au centre de la narration Naomi Essalah. Ce personnage truculent et trépidant reflète les ambitions démesurées de certaines jeunes filles qui dans notre société sont prêtes à tout. Au nom des Kaolo est donc ce roman où slaloment plusieurs thématiques à l’instar de la sorcellerie, magie noire, dépravation des mœurs.Le substantif Kaolo est un argot qui signifie Visa. De ce fait, l’héroïne de ce roman dévoile des stratagèmes pour séduire un blanc.Car selon cette dernière la porte de sortie de la galère est de se marier avec un occidental. Amougou Mbarga dénonce aussi ses mauvaises amies qui donnent de mauvais conseils à leurs congénères.
Dans la structuration du récit, l’on apprend que Naomie a été encouragée par son amie qui lui demande de quitter son mari taximan pour la quête du Kaolo. Insatiable, elle va emprunter les sentiers des charlatans pour arriver à ses objectifs. Malheureusement, elle sera butée par la réalité. A la fin , elle comprend que le chemin du salut passe par le respect des règles édictées par Dieu . «Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action soit érigée en règle universelle » a dit Emmanuel Kant, de ce fait, l’autrice célèbre les valeurs positives à la fin du roman à l’instar du travail . Suivant l’ordre logique et chronologique des faits, ce roman nous enseigne à être patients et surtout cultiver l’esprit de l’entrepreneuriat.

«J’apprends J’entreprends » résulte du constat de Stéphanie Tchoua , pour entreprendre , il faut apprendre .Le champ lexical de l’expérience est suffisamment développé dans le texte, pour elle « Apprendre » ici n’est pas synonyme d’acquisition de diplômes ou de connaissances livresques, »Apprendre » renvoie à observer , à se frotter aux réalités de l’entrepreneuriat ,à essuyer des défaites incommensurables et à recommencer , car selon l’autrice , on apprend plus dans l’échec que dans la réussite .« l’échec n’est pas une fatalité , c’est le chemin qui mène au succès si vous mettez de la persévérance et la détermination .Si vous avez peur d’échouer ,alors n’entreprenez rien , l’échec fait partie du processus d’apprentissage » écrit Stéphanie Tchoua .Dans le processus de mise en branle de l’ entreprise , elle demande aux futurs entrepreneurs d’avoir confiance en soi et de développer l’estime de soi , car ces valeurs permettent de niveller le degré de la mise en place de son entreprise .En outre ,elle soutient mordicus que le futur entrepreneur doit être passionné au sens de Hegel qui affirme que rien de grand ne s’est produit dans le monde sans passion . «Il y’a un rêve , une passion , je ne suis pas de l’avis de ceux qui disent que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt , mais je suis d’accord avec ceux qui , après avoir eu un rêve , le matin se donnent les moyens pour le réaliser ».Le monde de l’entrepreneuriat étant foncièrement phallocratique , elle invite les femmes à sortir de l’ornière du laxisme pour la lumière de l’entrepreneuriat .Vision , motivation , résilience et connexion sont les quatre clés pour entreprendre affirme l’autrice .Au fur et à mesure qu’on dévore les pages de cet ouvrage , on se rend compte que Stéphanie Tchoua a mis toute son intellingentscia .Entre quête du leadership et reconversion professionnelle , elle appelle les femmes à s’engager dans ce couloir gage de prospérité , d’espérance et d’autonomie financière .Sans omettre que dans le contexte du Cameroun , la création des richesses est une initiative à encourager , l’Etat est incapable d’embaucher tout le monde .De la théorie à la pratique il y’a qu’un seul pas ,ainsi , la vie de Stéphanie Tchoua est une preuve de réussite de l’entrepreneuriat féminin .CEO de plusieurs entreprises , elle est promotrice de mode et passionnée d’agriculture .

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