10 ans après le décès brusque du fondateur du journal Le Messager aux États-Unis , ses proches n’ont pas encore fait le deuil et le pleurent à chaudes larmes .
Le journaliste Souley Onohiolo se remémore de la personne qu’a été Pius Njawé à travers un texte publié sur les réseaux sociaux . Le panégyrique qui découle de l’écriture de Souley présente Pius comme un modèle à suivre , un combattant des libertés qui a séjourné plusieurs fois dans nos prisons .Il établit le constat de l’héritage légué par ce dernier , aujourd’hui Le Messager vit grâce au sacrifice des personnes zélées qui évoluent dans les conditions très difficiles .Avec la montée du tribalisme qui lambine le progrès de la société Camerounaise ,Souley Onohiolo révèle que ce mal doit être combattu et que si Pius Njawé vivait encore , il devait le faire . À l’explicit de ses propos , il condamne le tribalisme et les replis identitaires .
Voici le texte publié par Souley Onohiolo
Remember Pius Njawe
10 ans après Pius Njawe . . . Ce n’est pas fini!!
Déjà une décennie depuis le départ de Pius Njawe, fondateur-propriétaire du quotidien Le Messager.
L’édition Le Messager de ce matin lundi, 13 juillet 2mille vins marque un arrêt pour explorer l’héritage de Pius Njawe, fauché à la vie par la mort, le 12 juillet 2mille dix, des suites d’un accident de circulation aux États-Unis.
Créé le 17novembre 1979 à Bafoussam, cela fait quatre décennies et un an bientôt (le 17 novembre prochain) bien remplies.
La longue marche du Messager dans la jungle médiatique du Cameroun se poursuit.
10 ans après, malgré le départ si précoce, sans dire aurevoir de Pius Njawe ses orphelins qui n’ont pas séché leurs larmes ne l’oublient point. Ils n’ont pas abandonné son oeuvre.
Avant-gardiste pour servir de phare et de flambeau, Le Messager, malgré les braises incandescentes, l’absence des subventions, l’indifférence des pouvoirs publics, la méprise de l’Etat tient droit dans ses bottes.
Pius Njawe a su bâtir un journal qui résiste encore et reste leader de la presse écrite à capitaux privés au Cameroun.
Continuer de tenir, d’exister 10 années après le départ de Pius Njawe n’est pas une sinécure.
Comment oublier l’oeuvre de ce bâtisseur régulièrement pris en chasse de son vivant au point d’avoir été le « journaliste-bagnard » du siècle.
Aucune maison d’arrêt, aucune prison ne lui a ferme les portes.
Plusieurs fois embastillé à Kondengui et à New-bell, son « tourisme carcéral ».fait partie de l’héritage du Messager.
Sans relâche, malgré les pièges, les déconvenues, les désagréments et autres forfaitures, Le Messager a l’obligation d’inscrire son nom au panthéon de l’humanité.
Depuis 10 ans, l’histoire du Messager après la mort de Pius Njawe, est dynamique.
Au poste de directeur de la publication depuis deux années, Jean François Channon, poursuit l’oeuvre Babylonnienne et titanesque.
Les deux rédacteurs en chef: Blaise Pascal Dassie et Christian Tchapmi en sont les chefs d’orchestre.
Ils sont accompagnés au quotidien dans leur travail de fourmis par des journalistes engagés, disponibles, d’un talent remarquable.
De là haut où, il se trouve, Pius Njawe sait que la mission n’est pas Terminée.
Le Messager demeure INVINCIBLE. Il y a encore des wagons qui suivent la locomotive.
C’est vrai que les conditions de travail deviennent coriaces, extrêmement difficiles. Les salaires sont rares, voire inexistant… Inaccessibles.
De temps à autre, la locomotive déraille. Des wagons, fatigués par la servitude consentie, se rebellent, quittent le train.
Toujours est-il que malgré le vieillissement du moteur, en dépit des douleurs et des heurts, il y a encore quelques téméraires plein d’audace et d’orgueil qui font de la résilience.
La crise qui plombe toute la presse écrite dans le monde, particulièrement au Cameroun, n’épargne pas Le Messager.
Le quotidien Le Messager de Pius Njawe n’est donc pas un cas atypique dans le landerneau médiatique camerounais.
Les dix ans-anniversaire de la mort de Pius Njawe, se commémorent dans un recueillement profond.
Malheureusement, nous sommes en pleine recrudescence des maux comme le tribalisme et les replis identitaires.
Pius Njawe n’était pas tribaliste. Il embrassait tout le monde. Il était radical, sévère, impitoyable face à toutes velléités tribales.
Exorcisé et immunisé contre la malédiction tribale, le fondateur-propriétaire du Messager, s’il se réveillait de loutre-tombe aujourd’hui serait indigné, choqué, révolté de voir le Cameroun exacerbé, happé, plombé par l’escalade d’un tribalisme nocif et vicieux qui fait rejaillir des instincts grégaires et la montée des replis identitaires. Quel immense gâchis!!!
Pour le salut, le repos de l’âme du fondateur du Messager qui depuis dix années a entamé son long voyage sans retour vers l’au-delà, ses orphelins, tous ensemble, CRIMINALISONS le tribalisme et les replis identitaires
Souley ONOHIOLO