Ecrire est un art, car avec des mots, on a la capacité d’irradier des émotions, de découvrir ou alors de voyager sans se déplacer .C’est ce que fait Mme Josée Méli Ambadiang, dans son recueil de poèmes intitulé Les perles de la nuit paru aux Éditions Ifrikiya qui compte 99 pages. «Les mots étant les passants mystérieux de l’âme» comme l’a dit Victor Hugo, la poétesse nous livre les résultats de son travail littéraire nocturne.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!«Nos idées les plus claires naissent d’un travail obscur» affirme René Descartes, il en résulte que pour avoir quelque chose de précieux, il faut travailler et cravacher dur. Semblable à un orpailleur qui trouve l’or le plus flamboyant au crépuscule, Josée Meli nous apprend que la nuit renforme aussi des trésors et des perles.Ces dernières scintillent pour donner à la nuit l’éclat de sa noirceur. L’ouvrage débute avec le poème Auroreet l’on constate qu’il y’a un enchainement logique du premier au dernier vers «Dans la nuit/ j’avance obstinée/les yeux bandés/ . On se saurait attendu à des mots lugubres, mais au contraire l’on est servi par l’optimisme et l’espoir. Un apanage pour les poètes africains qui démontrent que malgré la rigueur et la rudesse de la vie, il ne faut jamais abandonner, Josée Meli déclare qu’elle est même «Épanouie dans la séquestration», c’est dans cette logique qu’elle accède à la liberté en scandant l’hymne du triomphe de l’espoir dans le poème *Mon fraternel Salut. En utilisant le pléonasme «Nuit noire», elle démontre une fois de plus que le bien remporte toujours face au mal. En utilisant le pronom personnel «Je», elle fait ressortir la métonymie pour généraliser le message. Un message de cordialité, de convivialité, de fraternité et surtout d’humilité.«Parfums aux mille senteurs/ célébrations de la joie de vivre/quiétude et sérénité », ces vers extraits du poème *la maison du bonheur, sont la parfaite illustration de la victoire du bonheur sur le malheur.
Impossible de dissocier l’auteure et son œuvre, l’ouvrage de Josée Meli reflète sa personnalité et ses pensées. Étant critique littéraire, elle plaide toujours pour une littérature gaie, joyeuse et par ricochet qui démontre qu’il fait beau vivre en Afrique . «Un faisceau de lumière tient malgré tout tête à ce débordement de la nuit où semble se noyer le voyage» écrit le poéfacier (préfacier) Jean Claude Awono, ce qui démontre le caractère reluisant de cette œuvre et comme l’a dit un penseur contemporain«Les heures les plus sombres de la nuit sont celles qui précèdent l’aurore», il faut s’attendre à un dénouement heureux quelque soit la gravité de la situation dans laquelle vous vous trouvez .C’est donc normal que Josée Meli remercie Dieu après être sortie des méandres de la nuit à la page 36, elle écrit« Tes œuvres sont admirables/ et nos âmes le reconnaissent bien/ les circonstances peuvent être défavorables/ mais toi le fidèle soutien/ Descends pour notre délivrance/et nous pouvons contempler ta gloire/ Dans la manifestation de ta puissance/ ô tu es grand! Dieu de tout pouvoir.» .À l’instar d’Aimé Césaire, Engelbert Mveng ou Léopold Senghor, la poésie de Josée Meli est engagée, avec le vers, elle milite, elle choisit savamment des mots pour former des strophes agréables et didactiques.Dans le poème Mars 2020 par exemple, elle se remémore de la pandémie de Coronavirus qui a fait des milliers de morts à travers le monde. Au fur et à mesure que l’on dévore les pages de cet ouvrage, on apprécie la beauté des lettres et la musicalité des mots, comme ce calembour à la page 68 «Je marche, je mange, je chante, je danse ».
L’auteure Josée Meli est Professeur des lycées et Inspecteur Pédagogique Régional de Français.
Yahaya Idrissou