Alors que le monde est confronté aux défis de la transition énergétique, l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) organise une réunion décisive de ses ministres des mines à Yaoundé, au Cameroun, du 23 au 24 mai. La réunion, ayant pour thème «Libérer le potentiel de l’OEACP : Assurer les transitions énergétique et numérique grâce aux matières premières critiques», vise à délibérer sur l’adoption d’un document de position historique sur les minéraux critiques.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Cette réunion fait suite à la réunion d’experts sur les minéraux critiques qui s’est tenue en 2023 à Lusaka, en Zambie, et qui a souligné l’importance de ces minéraux dans la transition énergétique mondiale. Le document de position, fruit de la réunion de Lusaka, devrait définir la position de l’OEACP sur le développement, la gestion et l’utilisation des minéraux critiques.Les minéraux critiques, tels que le lithium, le cobalt et les terres rares, sont des composants essentiels dans la production de technologies d’énergie propre telles que les véhicules électriques, les panneaux solaires et les éoliennes. La demande croissante de ces minéraux a déclenché une course mondiale, les pays réévaluant leurs cadres juridiques pour soutenir l’exploration, moderniser les politiques minières et capturer davantage de valeur de leurs ressources naturelles.
La réunion à Yaoundé va attirer les ministres des États membres de l’OEACP qui participeront à des discussions sur le rôle des minéraux critiques dans la facilitation des transitions énergétique et numérique. Le document de position devrait mettre l’accent sur la nécessité de chaînes d’approvisionnement durables et responsables en abordant les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance associés à l’extraction et au traitement des minéraux critiques.
Les gouvernements reconnaissent de plus en plus l’importance de sécuriser l’approvisionnement en minéraux critiques
certains mettant en place des fonds pour investir dans des projets et des chaînes d’approvisionnement de minéraux critiques. Par exemple, l’agence de crédit à l’exportation de l’Australie a mis en place une Facilité pour les Minéraux Critiques pour combler les lacunes dans le financement privé des projets de minéraux critiques. De même, le gouvernement américain a alloué des fonds importants pour des projets de minéraux critiques, notamment un engagement conditionnel de 2 milliards de dollars à un recycleur de batteries et 700 millions de dollars à une société minière pour le développement d’un projet de lithium et de bore.
Le document de position de l’OEACP devrait souligner la nécessité de protections légales et réglementaires solides, de dépenses publiques pour encourager de meilleures pratiques, et de renforcer la collecte de données et les rapports pour permettre le suivi et l’évaluation des progrès tout au long de la chaîne de valeur. Le document pourrait également mettre en avant l’importance de la transparence tout au long de la chaîne d’approvisionnement, y compris la diligence raisonnable et la publication publique des risques et des actions de mitigation.
Alors que le paysage mondial des minéraux critiques continue d’évoluer, le document de position de l’OEACP est appelé à jouer un rôle significatif dans la définition de l’approche de la région vis-à-vis de ces ressources vitales. La réunion à Yaoundé offre une opportunité cruciale aux États membres de l’OEACP d’harmoniser leurs politiques et stratégies, garantissant que le développement des minéraux critiques contribue à une croissance économique durable, à une gestion environnementale responsable et à une responsabilité sociale.
Pour reprendre les mots de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), « les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques ne peuvent être véritablement sécurisées, fiables et résilientes que si elles sont également durables et responsables ». Le document de position de l’OEACP devrait réitérer ce sentiment, soulignant la nécessité d’une approche équilibrée qui aborde les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance associés aux minéraux critiques tout en exploitant leur potentiel pour stimuler les transitions énergétique et numérique.
De ce fait, une collaboration a été établie entre le Cameroun représenté par le Ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique et le Chef de la délégation de l’Union Européenne afin d’élaborer une stratégie nationale pour le développement du secteur minier.