Politique : «Le remaniement ministériel est imminent » dixit Georges Alain Boyomo

Yahaya Idrissou

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Le directeur de publication du journal Mutations a fait paraître son édito dans les colonnes de son journal , il parle de la crise anglophone tout en relevant la nomination des Secrétaires généraux des ministères qui précède celle des ministres .

Voici son édito .

Dialogue politique, acte II
Par Georges Alain Boyomo
Dans notre précédent éditorial, nous écrivions qu’après le temps de la santé et de l’économie, le temps de la politique était en passe d’être amorcé au Cameroun. La semaine dernière, deux faits majeurs sont venus conforter cette hypothèse que nous posions avec force arguments : la nomination par le chef de l’Etat d’un ambassadeur en France et des secrétaires généraux dans 20 ministères. En règle générale dans notre marigot politico-administratif, la nomination des Sg au sein des départements ministériels précède le remaniement ministériel. Il s’agit donc d’un signal à ne point négliger dans la mécanique de renouvellement du personnel au sein de la haute administration sous le Renouveau.
L’autre fait, sans doute le plus important, c’est l’ouverture des négociations entre les leaders séparatistes écroués à Yaoundé et le pouvoir, en vue d’un cessez-le-feu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur la question, mais côté séparatistes, l’on confirme qu’il y’a eu bel et bien des contacts. Il s’agit d’un virage crucial dans la gestion de la crise qui a cours dans l’Ouest anglophone camerounais depuis bientôt quatre ans. Il s’inscrit dans l’appel du Conseil de sécurité de l’Onu à la cessation générale et immédiate des hostilités dans toutes les situations dont il est saisi, dans l’optique d’atténuer les conséquences de la pandémie de coronavirus.
Nous avons toujours été d’avis qu’il urgeait de poursuivre les pourparlers, après le Grand dialogue national tenu à Yaoundé du 30 septembre au 04 octobre 2019, et parallèlement à la mise en œuvre des recommandations de ce raout, question de trouver une solution à la crise dite anglophone.
Cette nouvelle phase de la palabre républicaine ne doit donc pas être une simple démarche d’affichage à l’intention de la très sourcilleuse communauté internationale ou une nouvelle occasion de surenchère. Les deux parties doivent faire preuve de bonne foi et de sincérité afin que les conciliabules qui ont commencé ne fassent pas chou blanc. Il faut se garder de toute ruse et de revendications maximalistes et se laisser guider par l’impératif de donner une chance à la paix.
Avant cette séquence de négociations, il y’a eu la médiation suisse qui a malheureusement fait long feu. Il s’agissait pour le pouvoir de discuter avec des leaders sécessionnistes résidant à l’étranger. Le ministère helvétique des Affaires étrangères qui était à la manœuvre n’a manifestement pas fait l’unanimité. Faisons le pari qu’il y’aura moins de soupçons et de craintes, maintenant qu’il n’ya pas d’ « intermédiaire » entre les deux parties.
Il faudra surtout un sens élevé de patriotisme de part et d’autre pour ne pas faire le jeu de certains acteurs, tant nationaux qu’internationaux, qui font commerce de la crise dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et qui, au fil des déclarations, finissent par apparaître comme des pompiers-pyromanes.
Au demeurant, il est désormais acquis que la sortie de crise ne sera pas militaire, mais davantage politique. Pour y arriver, aucune initiative de négociation ne sera de trop. « Il est plus facile de faire la guerre que la paix », disait Georges Clémenceau. Tous ceux qui ont été conviés à la table des négociations doivent donc se montrer souples, flexibles, lucides et conciliants pour aboutir à une issue acceptée de tous.

Yahaya Idrissou

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