Ă lâoccasion de la cĂ©lĂ©bration du 40Ăšme anniversaire de lâaccession Ă la magistrature suprĂȘme du PrĂ©sident Paul Biya, le Ministre des Sports a commis un texte dithyrambique Ă lâendroit du Chef de lâĂtat .
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!PAUL BIYA
40 ANS DâENSEMENCEMENT, DE FECONDATION ET DE FLORAISON DU CHAMP DE LA DEMOCRATIE AU CAMEROUN
Par Narcisse MOUELLE KOMBI, Professeur titulaire des universités, Agrégé de droit public et science politique
La quĂȘte de la libertĂ© et de la dĂ©mocratie a souvent Ă©tĂ©, dans lâimaginaire et la mĂ©moire de bien des peuples, un phare illuminant lâhorizon de leur odyssĂ©e collective.
Mais, rĂȘver de la dĂ©mocratie et de la libertĂ© comme des fatalitĂ©s qui sâimposeraient primordialement et automatiquement Ă toutes les sociĂ©tĂ©s, par une espĂšce dâordonnance divine ou par un dĂ©terminisme cĂ©leste, reviendrait Ă alimenter la vision mythique dâun ordre social, fruit de la providence ou de la fatalitĂ©, don prodigieux dâune occurrence miraculeuse. Lâhistoire nous enseigne plutĂŽt que les organisations sociales, les institutions politiques ainsi que les structures normatives sont des constructions ou des Ă©laborations, des conquĂȘtes ou des acquisitions. Ceci, gĂ©nĂ©ralement sur lâinitiative, Ă lâinstigation ou sous lâimpulsion dâhommes exceptionnels ou providentiels.
I. LâĆuvre admirable et remarquable dâun Grand Visionnaire
La trajectoire et lâhistoire politiques du Cameroun mettent en Ă©vidence le rĂŽle majeur, prĂ©curseur, prĂ©pondĂ©rant et incontestable du PrĂ©sident Paul BIYA en matiĂšre de dĂ©mocratisation, de libĂ©ralisation de lâespace public et de consolidation de lâEtat de droit au Cameroun ces quatre derniĂšres dĂ©cennies.
Cette Ćuvre, admirable et magnifique, nâest ni celle dâun dĂ©miurge ou thaumaturge, ni celle dâun magicien ou prestidigitateur. Elle est, de maniĂšre concrĂšte et tangible, celle dâun homme dâEtat visionnaire, dâun architecte volontariste et lucide de la rĂ©alitĂ©, qui inscrit la finalitĂ© et lâobjectivitĂ© de ses actes dans un idĂ©al de valeurs rĂ©demptrices et dâimpĂ©ratifs salutaires.
Souvenons-nous, dans Son discours du 21 janvier 1984, le PrĂ©sident Paul BIYA dĂ©clarait : « Les principaux axes du projet de sociĂ©tĂ© qui sous-tend le Renouveau ont Ă©tĂ© dĂ©finis, annoncĂ©s, approuvĂ©s : la rigueur et la moralisation, la libĂ©ralisation et la dĂ©mocratisation ⊠» et dans Son cĂ©lĂšbre ouvrage Pour le LibĂ©ralisme Communautaire, publiĂ© en 1986 (rééditĂ© en 2018), lâIllustre auteur Ă©crit : « Au peuple camerounais, je propose la transformation en profondeur des principes et institutions politiques actuels en vue dâinstaurer un cadre de vie plus Ă©panouissant pour lâhomme ».
Au surplus, dans une interview retentissante du 21 juillet 1990 avec Yves Mourousi sur Radio Monte Carlo, Il dĂ©clarait vouloir que lâhistoire retienne de Lui lâimage de lâhomme qui a apportĂ© Ă son pays la dĂ©mocratie et la prospĂ©ritĂ©.
Force est de constater la sincĂ©ritĂ©, la pertinence et la cohĂ©rence de ces dĂ©clarations, en rĂ©sonance avec la rĂ©alitĂ©. A lâopposĂ© du misonĂ©isme, cette attitude traduisant une aversion tenace pour tout ce qui est nouveau et donc lâhostilitĂ© Ă tout changement, le PrĂ©sident Biya Ă©nonce des idĂ©es fortes, novatrices et avant-gardistes, qui bousculent lâordre ancien et en appellent Ă une « dynamique nouvelle ». Ses paroles, telles une fusĂ©e dĂ©chirant les tĂ©nĂšbres, telle une envolĂ©e dâĂ©tincelles pĂ©tillantes, avec la fulgurance et lâĂ©clat de leur lumiĂšre, sont annonciatrices dâune aube nouvelle.
De par lâĂ©loquence et la puissance de Ses paroles, et mĂȘme de par ses aposiopĂšses, signes de lâintelligence et de la sagesse de Ses silences, Paul Biya apparait comme un modĂšle de ce que Caton lâAncien appelait un vir bonus, dicendi peritus. Câest-Ă -dire un homme de bien sachant sâexprimer et habile dans lâart dâagir. Un homme ayant le souci de la vĂ©ritĂ© et de la sincĂ©ritĂ©, de la justice et de la justesse, de la persuasion davantage que la sĂ©duction.
En dĂ©pit des rĂ©ticences et des rĂ©sistances, Paul Biya le rĂ©formateur a accompli une grande et belle Ćuvre politique. Nous prenons ici lâĆuvre dans son acception la plus noble⊠Cette Ćuvre est celle, immense dâun grand homme dâEtat courageux. Depuis la GrĂšce antique, le courage a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme la vertu politique cardinale. Platon y voyait lâun des piliers fondamentaux devant soutenir toute activitĂ© politique orientĂ©e vers la recherche du bien commun et motivĂ©e par lâaccomplissement de la justice.
Plus prĂšs de nous, la politologue et philosophe amĂ©ricaine dâorigine allemande Hannah Arendt, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1975, enseignait que lâidĂ©e de courage apparait comme le moteur de toute entreprise de nature Ă impacter positivement lâhistoire, le vecteur de toute Ćuvre apte Ă ouvrir des perspectives heureuses Ă un peuple ou Ă une collectivitĂ© humaine.
A travers leur courage, de grandes figures comme Winston Churchill, Charles de Gaules, Nelson Mandela, Gandhi et bien dâautres se sont illustrĂ©es et singularisĂ©es dans lâhistoire.
II. Paul BIYA : « le prométhéen », éclaireur du champ de la démocratie et des libertés
Au moment oĂč Paul BIYA succĂšde au PrĂ©sident Ahmadou Ahidjo le 06 novembre 1982, le Cameroun Ă©volue dans un contexte politique monolithique marquĂ© par lâhypertrophie impĂ©riale dâun parti unique et lâhypercentralisation du pouvoir. Le champ des libertĂ©s individuelles est relativement sclĂ©rosĂ©. Il rĂšgne alors comme une espĂšce de torpeur et de psychose chez des citoyens sur qui semble peser, dans une certaine mesure, une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs liberticide.
La construction de la dĂ©mocratie au Cameroun nâa pas Ă©tĂ© un long fleuve tranquille. Lâentreprise BiyaĂŻste de dĂ©mocratisation et de libĂ©ralisation au Cameroun a tous les traits dâune symbolique promĂ©thĂ©enne. Dans la mythologie grecque, PromĂ©thĂ©e, qui passe pour lâinitiateur de la premiĂšre civilisation humaine, est rĂ©putĂ© avoir dĂ©robĂ© le feu aux dieux pour le mettre au service de lâhumanitĂ©.
FrĂšre dâĂpimĂ©thĂ©e, titan du conseil avisĂ© et de la prĂ©voyance, lui-mĂȘme mari de lâĂ©nigmatique Pandore (avec sa fameuse boĂźte malĂ©fique), PromĂ©thĂ©e se signale principalement par deux figures emblĂ©matiques et symboliques : le hĂ©ros porteur de la flamme lumineuse et le hĂ©raut de la libĂ©ration de lâhumanitĂ© (nous faisons ici allusion Ă lâimage de PromĂ©thĂ©e enchaĂźnĂ© puis libĂ©rĂ©). Mais, PromĂ©thĂ©e est aussi le pĂšre de PĂ©itho, la divinitĂ© de la persuasion, de lâĂ©loquence et de la parole sĂ©ductrice.
Si lâon considĂšre que la mythologie enseigne sur les dieux autant quâelle renseigne sur les hommes, alors de ces allĂ©gories, lâon peut infĂ©rer lâimage dâun Paul BIYA « promĂ©thĂ©en », Ă©claireur hĂ©roĂŻque et libĂ©rateur engagĂ© de lâarĂšne politique camerounaise contemporaine.
Lâentreprise de dĂ©mocratisation et de libĂ©ralisation, dont le dĂ©clic a Ă©tĂ© donnĂ© par lâHomme du 6 novembre fut une quĂȘte patiente et obstinĂ©e, progressive et progressiste, volontariste, sur un chemin escarpĂ© et sinueux oĂč les obstacles, les embĂ»ches et autres facteurs dĂ©stabilisants furent lĂ©gion.
MalgrĂ© lâarrogance des Ă©lĂ©ments rĂ©trogrades et rĂ©actionnaires, en gĂ©nial chef dâorchestre, Paul BIYA sâest Ă©levĂ© au diapason des aspirations et des espĂ©rances du peuple camerounais. Il a su donner la mesure du processus de rĂ©novation et de rĂ©formation de lâespace politique. Il a su imprimer une cadence Ă la promotion et Ă la valorisation des libertĂ©s publiques. Il a accĂ©lĂ©rĂ© remarquablement le rythme de la consolidation de lâEtat de droit, câest-Ă -dire celui dans lequel le pouvoir se soumet au droit et nâest lĂ©gitimĂ© Ă agir que dans le cadre du droit.
Depuis 1966, le Cameroun connait un monopartisme de fait, mais omnipotent avec lâUNC. Le 24 mars 1985 Ă Bamenda, Ă lâissue du 4e congrĂšs ordinaire de lâUNC, le nouveau Chef de lâEtat porte sur ses fonts baptismaux le Rassemblement DĂ©mocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Dans Pour le LibĂ©ralisme Communautaire, Il souligne clairement le caractĂšre provisoire dâun parti unique dont la dĂ©mocratisation interne se manifestera par les Ă©lections des responsables des organes de base dĂšs 1986 et la pluralitĂ© de candidatures concurrentes aux scrutins politiques rĂ©publicains.
Les élections municipales du 25 octobre 1987, comme les élections législatives du 24 avril 1988, confirmeront cette nouvelle tendance démocratique interne dans le parti du Renouveau.
Par la suite, le 28 juin 1990, dans son rapport de politique gĂ©nĂ©rale au congrĂšs du RDPC, le prĂ©sident national invite les militants de son parti Ă se prĂ©parer Ă une Ă©ventuelle concurrence, en considĂ©ration de ce que dâautres valeurs de rĂ©fĂ©rence ou courants de pensĂ©es existent ou peuvent exister dans la nation. De la sorte, un « printemps camerounais » est en germination. Dans cette mouvance, de nombreux opposants bannis, exilĂ©s et rĂ©fugiĂ©s politiques retournent au Cameroun ; les prisonniers politiques sont libĂ©rĂ©s ; des condamnĂ©s politiques amnistiĂ©s et rĂ©intĂ©grĂ©s dans leurs droits civiques. Plusieurs sâimpliquent immĂ©diatement dans les batailles politiques in situ.
Encore fallait-il encadrer juridiquement le pluralisme politique intĂ©gral et organiser, dans un pays aussi complexe que le Cameroun, caractĂ©risĂ© par une extraordinaire diversitĂ© culturelle et une grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© ethnique, « la coexistence pacifique dâopinions et dâintĂ©rĂȘts pluriels et conflictuels », dans le champ politique.
Le 19 dĂ©cembre 1990 marque Ă cet Ă©gard un tournant dĂ©terminant, avec la promulgation dâune sĂ©rie de lois baptisĂ©es « code des libertĂ©s ». La fameuse ordonnance n°62/OF/18 du 12 mars 1962 est abrogĂ©e. Une loi officialise lâexistence du multipartisme au Cameroun et consacre ainsi la libertĂ© de crĂ©ation et dâadhĂ©sion de tout citoyen au parti politique de son choix. Dans la foulĂ©e, des dizaines de partis politiques sont lĂ©galisĂ©s et aujourdâhui, lâon dĂ©nombre plus de 200 formations politiques ayant une existence lĂ©gale dans notre pays.
Certes, lâavĂšnement du multipartisme au Cameroun a Ă©tĂ© Ă©maillĂ© de diverses pĂ©ripĂ©ties Ă Douala (incident avec le comitĂ© de coordination pour le multipartisme et la dĂ©mocratie), Ă YaoundĂ© (marche contre le multipartisme prĂ©cipitĂ©), Ă Bamenda (marche tragique du 26 mai 1990). Les fameuses villes mortes, avec leur cohorte de drames, les campagnes de dĂ©sobĂ©issance civile ont impactĂ© de maniĂšre pathologique la vie de la nation.
Face au risque dâanarchie et de chaos, face aux menaces Ă la paix, Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la stabilitĂ© de la nation, le PrĂ©sident Paul BIYA dĂ©clarera : « Nous avons instaurĂ© le multipartisme pour mettre fin Ă lâarbitraire et consacrer dĂ©finitivement la primautĂ© de la loi et non pour mettre le Cameroun Ă feu et Ă sang. » Aussi, en appelle-t-il Ă une transition dĂ©mocratique « apaisĂ©e » et pacificatrice dans un moule consensuel et des sillons concertĂ©s. A travers une politique dâouverture, il a associĂ© de nombreux leaders politiques de lâopposition Ă la gestion des affaires publiques et en a promu comme ministres dans des gouvernements successifs.
III. LâHomme du Renouveau, promoteur dâune nouvelle physionomie politique du Cameroun
LâĆuvre de reconfiguration dâune sociĂ©tĂ© post monolithique nĂ©cessite une grande maitrise de la rĂ©alitĂ© historique, politique, sociologique, humaine, culturelle et mĂȘme Ă©conomique.
MalgrĂ© les soubresauts pĂ©rilleux et les pĂ©ripĂ©ties frileuses, le processus dâinstauration du multipartisme a Ă©tĂ© maitrisĂ© et, sous lâimpulsion du PrĂ©sident de la RĂ©publique, une rĂ©ponse dĂ©mocratique et efficace a Ă©tĂ© donnĂ©e aux turbulences de la rue. Lâoption pour une construction concertĂ©e de la transition dĂ©mocratique sâest manifestĂ©e Ă travers la Rencontre Tripartite de novembre 1991 et aussi Ă la faveur du Large DĂ©bat national autour dâune nouvelle Constitution.
En effet, il nâest pas sans intĂ©rĂȘt de rappeler que ce processus sâest fait de maniĂšre endogĂšne et que la part de la causalitĂ© extĂ©rieure et des pressions exogĂšnes y est relativement infime. Aussi, le Chef de lâEtat a-t-il refusĂ© de cĂ©der au mimĂ©tisme politique influencĂ© par le concert des chants de sirĂšnes vantant la ConfĂ©rence Nationale Souveraine comme une panacĂ©e, alors mĂȘme que, dans le contexte socio-politique camerounais, celle-ci apparaissait « sans objet ». Il Ă©tait alors de bon ton de considĂ©rer lâaccĂ©lĂ©ration de lâhistoire politique des Etats africains tantĂŽt comme la consĂ©quence du fameux discours de la Baule du PrĂ©sident français François Mitterrand, tantĂŽt comme la rĂ©sultante du vent de lâEst soufflant aprĂšs la chute du mur de Berlin.
Dans certains Etats africains, le changement de rĂ©gime ou encore lâalternance aura Ă©tĂ© lâaboutissement soit dâune dynamique insurrectionnelle, soit dâun putsch militaire. Ces coups de force ou processus violents nâont jamais Ă©tĂ© la garantie dâune accĂ©lĂ©ration de la libĂ©ralisation ou du perfectionnement dĂ©mocratique du rĂ©gime.
Sous lâimpulsion du PrĂ©sident Paul BIYA, le Cameroun est lâun des pays africains sâĂ©tant le plus remarquablement arrimĂ© Ă ce que Samuel Huntington a appelĂ© « la troisiĂšme vague de la dĂ©mocratisation » et plus gĂ©nĂ©ralement Ă la civilisation dĂ©mocratique des mĆurs politiques.
A lâactif du PrĂ©sident Paul BIYA, on peut citer pĂȘle-mĂȘle : lâĂ©mergence de contre-pouvoirs, la libĂ©ralisation de la presse, la libĂ©ralisation de lâactivitĂ© syndicale, la consolidation de la sociĂ©tĂ© civile camerounaise, lâouverture du pouvoir Ă la participation citoyenne, lâĂ©mergence de nouveaux espaces de libertĂ©, la libĂ©ration de la parole, la rationalisation accrue du pouvoir, la transformation des structures autoritaires « fermĂ©es » en structures dĂ©mocratiques « ouvertes », etc.
Il y a ainsi un foisonnement de marqueurs de lâeffectivitĂ© de lâavĂšnement dâune sociĂ©tĂ© pluraliste nâimposant pas un modĂšle unique de pensĂ©es, dâinspiration ou de comportements mais, intĂ©grant la richesse inhĂ©rente Ă la pluralitĂ© des schĂ©mas dâexpressions, de visions et dâopinions, Ă la rentabilitĂ© des expĂ©riences nourries par le respect du droit Ă la diffĂ©rence. Sont ainsi valorisĂ©es lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, la multiplication et la diversification des imaginations crĂ©atrices sâexprimant par exemple dans les mĂ©dias classiques (presse Ă©crite, radiodiffusion et tĂ©lĂ©vision) et les nouveaux espaces dâexpression que sont les rĂ©seaux sociaux. Ces mĂ©dias, affranchis de la censure, parfois espaces de libertinage, dâaffabulations et de diffamations, objets de condamnations du Conseil National de la Communication. Ces rĂ©seaux sociaux sur lesquels sont souvent relevĂ©s des dĂ©rives et des excĂšs, des dĂ©viances et des abominations, contre lesquels le PrĂ©sident de la RĂ©publique a mis en garde la jeunesse dans Son Discours du 10 fĂ©vrier 2021.
Certes, dans une sociĂ©tĂ© pluraliste, le dĂ©bat contradictoire peut contribuer Ă lâamĂ©lioration des dĂ©cisions publiques.
IV. Le Grand Homme dâEtat, initiateur de la rationalisation accrue de lâexercice du pouvoir
Tel quâil est exercĂ© par le PrĂ©sident Biya, le pouvoir se caractĂ©rise Ă©minemment par sa dimension lĂ©gale-rationnelle au sens oĂč lâentendait Max Weber. Divers traits, dont les rĂ©formes constitutionnelles et la dynamique normative sont promotrices, en sont rĂ©vĂ©lateurs : il en est ainsi de lâeffectivitĂ© de la sĂ©paration des pouvoirs, de la dĂ©centralisation de lâexercice du pouvoir exĂ©cutif (un Premier Ministre, Chef du Gouvernement existe), de la consolidation des institutions reprĂ©sentatives, du renforcement du pouvoir judiciaire, de la dĂ©centralisation etc.
Les pouvoirs du Parlement en matiĂšre lĂ©gislative et de contrĂŽle de lâaction du Gouvernement ont Ă©tĂ© renforcĂ©s. Le bicamĂ©ralisme, consacrĂ© par lâarticle 14 de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, est effectif, avec lâinstitution dâun SĂ©nat, Ă cĂŽtĂ© de lâAssemblĂ©e Nationale.
La mĂȘme loi consacre lâĂ©mergence dâun pouvoir judiciaire autonome au Cameroun. La nouvelle organisation judiciaire, Ă la faveur de la loi n°2006/015 du 29 dĂ©cembre 2006 portant organisation judiciaire, fait de la Cour SuprĂȘme la plus haute juridiction de lâEtat en matiĂšre judiciaire, administrative et de jugement des comptes. Elle comprend une Chambre judiciaire, une Chambre administrative et une (nouvelle) Chambre des comptes. Il sâagit lĂ dâune Ă©volution significative de la volontĂ© de moderniser lâoutil judiciaire et de mieux lâadapter aux exigences de lâEtat de droit.
La justice administrative a Ă©galement Ă©tĂ© significativement rĂ©organisĂ©e et dĂ©centralisĂ©e. A cet effet, un tribunal administratif a Ă©tĂ© créé dans chacun des chefs-lieux de rĂ©gion. Les tribunaux administratifs connaissent en premier ressort du contentieux administratif concernant lâEtat, les collectivitĂ©s territoriales dĂ©centralisĂ©es et les Ă©tablissements publics administratifs. Cette dĂ©centralisation offre la possibilitĂ© Ă tous les citoyens camerounais, oĂč quâils se trouvent, de saisir le juge administratif lorsquâils se sentent lĂ©sĂ©s par une dĂ©cision dâune autoritĂ© publique.
Lâune des innovations majeures de la rĂ©forme constitutionnelle de 1996 a Ă©tĂ© lâinstauration dâun Conseil Constitutionnel dĂ©jĂ fonctionnel. Celui-ci est « lâinstance compĂ©tente en matiĂšre constitutionnelle. Il statue sur la constitutionnalitĂ© des lois. Il est lâorgane rĂ©gulateur du fonctionnement des institutions ». La thĂ©orie du droit public enseigne que lâEtat de droit repose sur des piliers essentiels tels que : le contrĂŽle de la constitutionnalitĂ© des lois, la structuration hiĂ©rarchique du droit et la primautĂ© de la norme sur les acteurs.
La fameuse session parlementaire de dĂ©cembre 1990 a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©latrice de la volontĂ© du PrĂ©sident Paul Biya dâamorcer une vĂ©ritable rĂ©volution juridique en matiĂšre de protection des droits de lâhomme et des libertĂ©s au Cameroun, impulsant la translation dâun ordre liberticide et rĂ©pressif vers un ordre garant de la pleine jouissance des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, conformĂ©ment Ă la Constitution et en rĂ©sonance avec les conventions internationales pertinentes ratifiĂ©es par le Cameroun.
V. Le triomphe de la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique dâun Grand Humaniste, Architecte et BĂątisseur dâun Cameroun moderne
Un autre marqueur de lâensemencement du champ social camerounais par les graines fĂ©condes de la dĂ©mocratie est la modernisation des processus de la participation citoyenne et de la gouvernance. Lâon assiste dĂ©sormais au triomphe de la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique Ă travers la valorisation du suffrage universel. Celle-ci passe par le perfectionnement du cadre normatif de lâexercice du suffrage universel.
La modernisation progressive des mĂ©canismes Ă©lectoraux, avec la mise en place dâun « organisme indĂ©pendant » en la matiĂšre (Elecam), a pour implications logiques une meilleure organisation de la libre concurrence politique et une interprĂ©tation plus fidĂšle et authentique de la volontĂ© des Ă©lecteurs, dĂšs lors que sont institutionnalisĂ©s, dâune part, des mĂ©canismes garants dâĂ©lections transparentes et, dâautre part, de meilleures garanties en matiĂšre de contentieux Ă©lectoral.
La libĂ©ralisation et la transparence du droit de vote produisent des effets palpables dans le cadre de tous les scrutins politiques. Ainsi a-t-on vu des formations politiques de lâopposition conquĂ©rir des conseils municipaux et des mairies, faire leur entrĂ©e Ă lâAssemblĂ©e Nationale et, plus rĂ©cemment, au SĂ©nat et dans les Conseils RĂ©gionaux.
Câest dans le cadre de cette modernisation de lâexercice du suffrage universel que le prĂ©sident Paul Biya a Ă©tĂ© dĂ©mocratiquement Ă©lu PrĂ©sident de la RĂ©publique du Cameroun, lors dâĂ©lections pluralistes, successivement en 1992 (40% face Ă 5 adversaires), 1997 (92,57% face Ă 6 adversaires), 2004 (70,92% face Ă 15 adversaires), 2011 (77,99% face Ă 22 adversaires) et 2018 (71,28% face Ă 8 adversaires). Auparavant, il aura Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ© lors des scrutins de 1984 et 1988 oĂč Il sâĂ©tait prĂ©sentĂ© comme candidat lĂ©gitime de lâUNC, puis du RDPC.
Les vertus en matiĂšre dâaltruisme, de gĂ©nĂ©rositĂ©, de probitĂ© et dâhonnĂȘtetĂ©, de tolĂ©rance et de pondĂ©ration, associĂ©es aux Ă©minentes qualitĂ©s intellectuelles et au gĂ©nie politique de lâhomme du Renouveau en ont toujours fait le meilleur choix lors des scrutins Ă©lectoraux.
Ces victoires dĂ©mocratiques successives sont lâillustration de lâadhĂ©sion du peuple camerounais au projet de sociĂ©tĂ© du PrĂ©sident Paul Biya ainsi quâaux programmes politiques qui en constituent la matrice opĂ©rationnelle, notamment avec les Grandes Ambitions (2004), les Grandes RĂ©alisations (2011) et les Grandes OpportunitĂ©s (2018). Elles reflĂštent lâadĂ©quation entre les aspirations du peuple camerounais et les rĂ©ponses structurelles apportĂ©es par le Chef de lâEtat Ă leurs prĂ©occupations multiformes en matiĂšre de lutte contre la pauvretĂ©, dâamĂ©lioration des conditions de vie, de promotion du bien-ĂȘtre, de la prospĂ©ritĂ©, de la participation politique des femmes, la lutte contre le chĂŽmage des jeunes, de protection des minoritĂ©s, de vivre ensemble harmonieux, dâĂ©quilibre rĂ©gional, etc.
Les choix lucides en matiĂšre de politique Ă©conomique de lâHomme du Renouveau expliquent la rĂ©silience et la rĂ©sistance aux chocs systĂ©miques ou conjoncturels dont lâĂ©conomie camerounaise a su faire heureusement preuve dans un contexte international critique.
Les réélections dĂ©mocratiques de ce Grand Leader africain sont Ă©galement rĂ©vĂ©latrices de la supĂ©rioritĂ© idĂ©ologique et Ă©thique ainsi que du rĂ©alisme opĂ©rationnel du projet politique, Ă©conomique, social et culturel du candidat Paul Biya par rapport aux programmes concurrents, parfois inconsistants et Ă©vanescents, de ses adversaires. Lâoffre programmatique biyaĂŻste apparaissant toujours plus conforme Ă lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, Ă la construction de la force et du rayonnement international du Cameroun ainsi quâĂ lâamour pour lâensemble du peuple camerounais, sans exclusive ni discrimination.
En effet, le Cameroun, sous Paul Biya, qui a indiquĂ© le cap de lâEmergence Ă lâhorizon 2035, a, en quatre dĂ©cennies, connu des avancĂ©es considĂ©rables, des mutations remarquables et des transformations bĂ©nĂ©fiques dans tous les secteurs de la vie nationale. Lâaction salutaire et gĂ©nĂ©reuse du grand bĂątisseur est notable, entre autres, dans les domaines de lâĂ©ducation, de lâenseignement supĂ©rieur (lâon est passĂ© dâune universitĂ© dâEtat en 1982 Ă onze universitĂ©s dâEtat dans lâensemble des dix rĂ©gions en 2022), de la santĂ© (des hĂŽpitaux gĂ©nĂ©raux et de rĂ©fĂ©rence de mĂȘme que dâautres types de formations sanitaires se sont multipliĂ©s), de lâĂ©nergie (avec la construction de grands barrages hydroĂ©lectriques et autres centrales thermiques), en matiĂšre dâinfrastructures routiĂšres.
MĂȘme si, du fait de la pression dĂ©mographique, de la croissance urbaine et des fluctuations diverses de lâenvironnement, les demandes lĂ©gitimes des populations sont croissantes et ne sont pas toujours automatiquement et systĂ©matiquement satisfaites en quantitĂ© ou en qualitĂ©, Ă cause notamment de la conjoncture Ă©conomique, souvent critique et dâune pression colossale sur les finances publiques. Toujours est-il quâĂ la faveur dâun ambitieux plan dâamĂ©nagement du territoire, la physionomie de bien de villes et de zones rurales a Ă©tĂ© remarquablement transformĂ©e.
A titre dâillustration, câest avec fiertĂ© que les Camerounais relĂšvent que leur pays est dotĂ© aujourdâhui de 35 infrastructures sportives dont des complexes sportifs modernes et futuristes qui le situent dans le peloton de tĂȘte des nations les mieux dotĂ©es en la matiĂšre et qui ont permis au pays des Lions Indomptables dâorganiser Ă Bafoussam, Douala, Garoua, LimbĂ© et YaoundĂ© la meilleure des six Ă©ditions du CHAN (en janvier-fĂ©vrier 2021) et surtout dâoffrir Ă lâAfrique la plus magnifique et la plus rĂ©ussie de lâhistoire des CAN de football, la 33e Ă©dition de la CAN.
VI. Un noble et infatigable « mendiant de la paix » pour un Cameroun fort, une République exemplaire, unie et indivisible
La dĂ©mocratie ne pouvant sâĂ©panouir que sur un terreau fertile, on comprend que le PrĂ©sident Paul Biya, Noble et Infatigable « mendiant de la paix », accorde une attention particuliĂšre Ă la promotion durable dâun environnement sociopolitique, administratif et Ă©conomique, dans le cadre dâune RĂ©publique exemplaire. DâoĂč Sa dĂ©termination pour la mise en Ćuvre de la dĂ©centralisation et de la dĂ©mocratie locale, la construction de la paix et de la stabilitĂ© politiques, la consolidation de lâunitĂ© et de lâintĂ©gration nationales ainsi que Son combat acharnĂ© contre les facteurs nuisibles Ă la cohĂ©sion nationale et toute autre menace Ă lâintĂ©gritĂ© territoriale ainsi quâĂ la pĂ©rennitĂ© et Ă lâindivisibilitĂ© de la nation camerounaise.
La dĂ©centralisation et lâĂ©veil de la dĂ©mocratie locale sont Ă lâactif du Renouveau. La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 fait de la RĂ©publique du Cameroun un Etat unitaire dĂ©centralisĂ©. Elle institue les communes et les rĂ©gions en tant que CollectivitĂ©s Territoriales DĂ©centralisĂ©es. Les nouvelles rĂ©gions Ă©pousent subsĂ©quemment les limites gĂ©ographiques des anciennes provinces. Les collectivitĂ©s territoriales dĂ©centralisĂ©es sont des personnes morales de droit public qui « jouissent de lâautonomie administrative et financiĂšre pour la gestion des intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux et locaux ».
La volontĂ© du prĂ©sident BIYA dâapporter des solutions durables et rassurantes Ă la crise sĂ©curitaire dans les rĂ©gions du Nord-ouest et du Sud-Ouest est patente, Ă©vidente, tangible et concrĂšte. Les atteintes et les menaces dâatteinte Ă la paix, Ă la sĂ©curitĂ©, Ă la sĂ»retĂ© tant des personnes et des biens que de lâEtat du fait des actions terroristes et autres actes criminels et de violence perpĂ©trĂ©s par des groupuscules se rĂ©clamant dâune mouvance sĂ©paratiste, sĂ©cessionniste et divisionniste, sont gravissimes.
Les impĂ©ratifs de la prĂ©servation de lâintĂ©gritĂ© territoriale et de lâunitĂ© nationale, hĂ©ritage prĂ©cieux des pĂšres fondateurs de la nation camerounaise et autres martyrs de lâindĂ©pendance du pays sâimposent. Les exigences de la sĂ©curitĂ© Ă lâintĂ©rieur et Ă lâextĂ©rieur des frontiĂšres du pays ainsi que les contraintes rĂ©galiennes du maintien de lâordre public, de la sauvegarde de la vie et de la sĂ©curitĂ© des populations des rĂ©gions concernĂ©es et exposĂ©es aux attaques terroristes impliquent lâintervention ciblĂ©e, prompte et adĂ©quate des forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ©.
Car, pour le Chef de lâEtat, la prioritĂ© des prioritĂ©s est la recherche dâune solution pacifique et efficace Ă cette crise.
Ainsi, dans un discours trĂšs pĂ©dagogique et rassembleur du 10 septembre 2019, le PrĂ©sident Paul Biya annonce la tenue du Grand Dialogue National, du 30 septembre au 04 octobre de la mĂȘme annĂ©e, Ă YaoundĂ©.
En effet, le PrĂ©sident Paul Biya a toujours prĂ©fĂ©rĂ© une logique de concertation et de dialogue, loin de lâunilatĂ©ralisme intransigeant, de lâautisme stĂ©rile et de lâautoritarisme aveugle.
Dans la mouvance du Grand Dialogue, diverses mesures dâapaisement et dâaccompagnement des rĂ©gions sinistrĂ©es ainsi que de promotion de la rĂ©conciliation sont mises en Ćuvre. Il en est ainsi de la crĂ©ation de la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (le 23 janvier 2017), du ComitĂ© National de DĂ©sarmement, de DĂ©mobilisation et de RĂ©intĂ©gration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armĂ©s des RĂ©gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (30 novembre 2018). Aussi bien, un statut spĂ©cial a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© pour ces rĂ©gions dans le cadre de la dĂ©centralisation.
Aussi bien, les réponses apportées par le Président Paul Biya à la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont plusieurs volets : politique, économique, social, humanitaire, logistique, culturel, etc.
Ces rĂ©ponses sont applicables mutatis mutandis Ă lâagression subie par les populations de la part de groupuscules terroristes venus de lâextĂ©rieur et connus sous lâappellation de Boko Haram dans la RĂ©gion de lâExtrĂȘme-Nord.
VII. Le Gardien vigilant de lâirrĂ©versibilitĂ© et de la perfectibilitĂ© de la dĂ©mocratisation
Au total, la mĂ©thode Biya en matiĂšre de sĂ©curisation de lâirrĂ©versibilitĂ© du processus dĂ©mocratique au Cameroun tient Ă Son volontarisme, Ă Son attachement indĂ©fectible tant Ă la lĂ©galitĂ© rĂ©publicaine quâau fonctionnement rĂ©gulier et orthodoxe des institutions Ă©tatiques.
La dĂ©mocratie nâest plus ni une abstraction, ni une fiction au Cameroun. Elle est une rĂ©alitĂ© en construction et amĂ©lioration perpĂ©tuelles. La dĂ©mocratisation nâest pas une cage de fer ou une norme hypostasiĂ©e sur une table de marbre. Elle est fonction de donnĂ©es sociologiques et anthropologiques, des contraintes Ă©conomiques, de la psychologie des peuples et des spĂ©cificitĂ©s de chaque nation. Au Cameroun, comme partout dans le monde, elle est un idĂ©al, une construction permanente.
Il en est ainsi de la destinĂ©e des hommes comme de la trajectoire des sociĂ©tĂ©s, elles Ă©chappent Ă lâabsolu et Ă la perfection de la ligne droite.
Quoi quâil en soit, sans Ă©quivoque, il est aujourdâhui nĂ©cessaire de cĂ©lĂ©brer, dâexalter et de magnifier lâHomme du Renouveau Ă lâaune de Sa contribution au dĂ©veloppement de la dĂ©mocratie au Cameroun. En ce 40e anniversaire, de Sa Magistrature SuprĂȘme, il est possible de scander : gloire Ă Paul Biya !
Narcisse MOUELLE KOMBI,
Professeur titulaire des universités,
Agrégé de droit public et science politique,
Auteur de La démocratie dans la réalité Camerounaise, Paris, Dianoïa, 2013, 357p.