Le Cameroun est confronté à une série de défis sécuritaires complexes qui mettent à rude épreuve ses forces de défense et de sécurité.Sous très hautes instructions du Chef de l’État, le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la défense Joseph Beti Assomo a présidé ce 28 novembre une réunion d’évaluation des urgences sécuritaires.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Dans son discours, Joseph Beti Assomo a jeté un regard panoramique sur l’état sécuritaire du Cameroun, ainsi dans la région du Lac Tchad, où le Cameroun partage une frontière avec le Tchad et le Nigeria,le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la défense constate que cette zone reste un foyer d’insécurité en raison de la présence de groupes terroristes comme Boko Haram. Les attaques fréquentes contre les forces de défense et les populations civiles témoignent de la persistance de cette menace. Le retrait annoncé du Tchad de la Force Multinationale Mixte (FMM) a suscité des inquiétudes quant à l’évolution de la situation sécuritaire dans la région.«Il faut par ailleurs relever que le retrait annoncé du Tchad de la FMM fait l’objet de traitement approprié par les Chefs des Forces Armées des autres pays membres de la CBLT qui ont engagé des concertations diplomatiques de haut niveau sur ce dossier. C’est pourquoi, en attendant les résultats de ces concertations de haut niveau, le renforcement de notre dispositif par le Haut Commandement militaire, surtout en cette période de début de saison sèche où les couloirs de mobilité sont de plus en plus praticables, reste la principale alternative à privilégier pour l’instant. » argue le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense.
Les défis internes
En plus de la menace terroriste, le Cameroun fait face à des défis internes importants. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à une crise séparatiste qui a dégénéré en un conflit armé. Les groupes armés sécessionnistes multiplient les attaques contre les forces de défense, les administrations locales et les civils.«Face à cette remontée de la violence , nos Forces de Défense et de Sécurité accentuent la pression sur les groupes terroristes, afin d’éradiquer les poches de résistance des insurgés qui subissent du reste une forte attrition ces dernières semaines et de traitement avec plus de vigueur ce qu’il convient désormais de qualifier de terro-banditisme. Plusieurs opérations ont ainsi été menées, avec pour résultat la neutralisation de plusieurs généraux d’opérette.» Il ajoute «C’est aussi le lieu de saluer les actions diplomatiques et judiciaires du pays ayant permis l’arrestation de plusieurs leaders, principaux pourvoyeurs de fonds de ces groupes terroristes, dont celle opérée par l’Unité en charge des enquêtes sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité de la Police norvégienne, du camerounais CHO AYABA Lucas, qu’on ne présente plus. » Par ailleurs, les régions du Nord et de l’Adamaoua sont confrontées à des problèmes de transhumance armée, de vols de bétail et de prises d’otages. Ces incidents perturbent la vie des populations et fragilisent le tissu social.
Les défis transfrontaliers
Le Cameroun doit également faire face à des menaces transfrontalières. Les groupes rebelles des pays voisins, notamment en République centrafricaine, mènent des opérations dans les zones frontalières camerounaises. «A la frontière Est, les groupes rebelles des pays voisins sont loin d’avoir dit leur dernier mot, ce qui appelle à une extrême vigilance de nos dispositifs à cette frontière afin d’éviter des incursions et attaques de prédation des groupes traqués par les FACA leurs partenaires. » déclare le Ministre.
Les défis liés aux changements climatiques
Les changements climatiques aggravent la situation sécuritaire au Cameroun. Les inondations récurrentes, la sécheresse et la dégradation des terres entraînent des déplacements de populations, des conflits pour l’accès aux ressources naturelles …Le Ministre constate aussi «Nos grandes métropoles quant à elles, font face ces derniers temps, à la résurgence des assassinats ciblés et à la consommation des drogues et substances psychotropes par une jeunesse qui a du mal à trouver ses repères. A cela s’ajoutent les préoccupations des populations qui expriment de plus en plus leur ras le bol face aux manquements dans la fourniture de certains services sociaux de base pour une vie digne et commode. A la veille des fêtes de fin d’année et de Nouvel An, un accent tout à fait particulier doit être également porté sur les actions de prévention contre la criminalité routière, le suivi étroit des poches de mécontentement sociales, le contrôle des mouvements des personnes et des biens, la proactivité dans toutes prises en compte des remous sociaux, l’anticipation dans la gestion des catastrophes d’origine humaine et naturelle, la lutte acharnée contre la violence urbaine et rurale.» De ce fait, lors de cette réunion, tous les responsables aborderont ces défis.
Yahaya Idrissou