«Les femmes sont au cœur des révolutions» dixit Wilfried Ekanga

L’homme politique Wilfried Ekanga a une fois de plus démontré la splendeur de son savoir en rédigeant un panégyrique à l’endroit des femmes .De la Russie , au Burkina Faso en passant par le Rwanda , il démontre que les problématiques liées aux femmes sont au cœur d’une nation et constituent le creuset du développement . Comme Victor Hugo , il incite et excite les africains à garantir l’éducation des filles .

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Voici le texte de Wilfried Ekanga .

? Tribune : L’école des femmes
QU’EST-CE QUE LA RÉVOLUTION ? Acte 2

En mars 1896, les Italiens se sont fait sauvagement botter les fesses par les troupes éthiopiennes conduites par l’empereur Menelik II (Ce qui explique par ailleurs que l’Ethiopie n’ait jamais été colonisée). Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est que les principales arcanes de la stratégie de cette guerre furent élaborées par la femme de Menelik, l’impératrice Taytu Betul.

C’est d’ailleurs en l’honneur de son épouse qu’il fonda la ville qui est aujourd’hui la capitale du pays et siège de l’Union Africaine : Adis-Abeba ( qui signifie « la nouvelle fleur »)

En 2015, le World Economic Forum (WEF) a classé le Rwanda comme 7eme pays le mieux géré au monde. En plus d’abriter la capitale la plus propre d’Afrique (Kigali), c’est aussi le pays sur le continent présentant le meilleur climat des affaires pour investisseurs étrangers. Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est que sur les 21 ministres que compte le pays, 11 sont des femmes, de même que le parlement national est constitué à 60% de dames.

Le jeudi 6 février 2020, le ministre rwandais des affaires juridiques Evode Uwizeymana a démissionné pour avoir simplement … bousculé une femme ! En plus d’avoir présenté ses excuses sur Twitter, il est reparti rendre visite à cette femme dans la compagnie de sécurité où elle travaillait !

En 1983, quand Thomas Sankara prend le pouvoir au Burkina Faso, le taux de scolarisation est de 12%, et encore plus effrayant chez les femmes. En seulement 4 années, ce chiffre va plus que tripler, de même que l’autosuffisance alimentaire sur les produits de base. Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est que Sankara ne doit ses excellents résultats qu’à sa géniale politique d’équité sociale entre les genres.

Il avait instauré des journées dites « de la solidarité », où les hommes devaient prendre le rôle de leur épouse pendant 24 heures, et effectuer les courses et toutes les tâches laborieuses sous lesquelles croulaient leurs femmes au quotidien, afin de comprendre ce qu’elles enduraient, et de leur apporter la considération définitive qu’elles méritaient. Il va de soi qu’une société où les femmes sont piétinées est une société perdue.

Sankara le résume d’ailleurs fort bien dans un discours épique prononcé le 8 mars 1987 à Ouagadougou : « La question des femmes est donc au cœur même de l’humanité elle-même, ici, là-bas et partout »

D’ICI ET D’AILLEURS

Et en effet, le monde extérieur ne fait pas exception à ce noble principe. La révolution d’octobre 1917 qui renverse la dictature du Tsar en Russie, est amorcée par des femmes qui iront marcher pour réclamer la cessation de la Première Guerre Mondiale, et la reprise de l’économie. C’est d’ailleurs Lénine, le guide de la révolution, qui instaure pour la première fois la journée du 8 mars (23 février dans le calendrier orthodoxe russe) comme journée en leur mémoire, dès 1921

De nos jours, la première puissance économique européenne (l’Allemagne), est dirigée depuis 2005 par une femme. Le 5 avril 2019, la portail d’informations helvétique rapporte les paroles de Sylvie Durrer, directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre les hommes et les femmes en ces termes : « [La Suisse] peut apprendre d’autres États, notamment de pays en voie de développement comme le Rwanda ». Il s’avère en effet que le Rwanda est situé au 6eme rang mondial des pays où la représentativité des femmes est réelle, tandis que la Suisse n’est qu’au … 20eme rang.

De même que le Burkina des années 80 était cité en exemple continental d’abnégation. Notons à ce sujet que le grand empire Mossi, plus grand ensemble humain du pays (et dont est issu Sankara de par sa mère), fut fondé par une femme, la princesse Yennenga.

En ce moment même, une ville futuriste de 700 hectares et fonctionnant entièrement aux panneaux solaires est en construction au sud-ouest de la capitale, et porte le nom de la célèbre impératrice.

QU’EST-CE QUE LA RÉVOLUTION ?

En 2019, la diaspora camerounaise a connu une ascension idéologique d’une rapidité sans précédent, et a entamé une pléthore d’actions révolutionnaires contre le Gang de Malfrats de Yaoundé. Son plus grand fait d’armes est d’avoir mis un terme définitif aux semaines de Java de la bande à Biya dans les luxeux palaces occidentaux dont ils raffolaient. Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est que cette révolution est marquée par une grande présence féminine dans le peloton de tête Peut-être même comme jamais auparavant dans l’histoire récente du pays des Crevettes.

Plus que nombre d’hommes, ces femmes se sont retrouvées volontairement et courageusement sur les premières lignes de front. Elles ont bravé non seulement la sauvagerie des chimpanz… pardon des gorilles de Biya, mais aussi une répression policière occidentale étrangement rude. De Genève à Paris en passant par Lyon, elles furent le principal porte-étendard de ce bras de fer inédit entre un président nullissime et une jeunesse rassasiée de mépris.

Et comme on peut le voir, certaines en ont gardé des séquelles et des traces plus douloureuses que d’autres.

C’est ce mépris envers la gent féminine qui renforcera d’ailleurs leur action. Depuis le bébé perdu par Astou Chou en 2018 jusqu’aux trois balles logées dans les jambes de Michelle Ndoki le 26 janvier 2019, ce régime bestial a démontré à quel point le respect de la femme n’était pas sur la liste de ses priorités. Ceci explique que c’est encore la jambe d’une femme qui fut brisée en octobre 2019 à Lyon. Or comme évoqué plus haut, une société qui piétine ses femmes est une société perdue.

D’où l’état actuel de la Crevettonie

La seule chose qui soit plus triste que ce mépris biyayiste, c’est lorsque la révolution en arrive à se mépriser elle-même , avec des gens qui semblent avoir oublié pourquoi ils ont formé un groupe. Il est totalement incongru, absurde et sorcier de consacrer son énergie à la critique et au sabotage de leurs propres compagnons de lutte, alors que cette énergie est bien plus utile ailleurs. Les traîtres de la révolution se dévoileront eux mêmes, car ils seront ceux qui, plutôt que de s’attaquer à Paul Biya, trouveront du temps pour pérorer sur les trivialités liées à la vie privée de leurs frères d’armes.

EN BREF :

Christian Penda Ekoka l’a répété hier : « La politique n’est pas une comédie ». Quand vous avez des femmes qui subissent des fractures graves pour un idéal, sachez que cet idéal est grand. Sachez que ce n’est pas un jeu ou une fête foraine. Si vous avez du temps libre à gaspiller, utilisez-le pour soutenir, accompagner, rendre visite et/ou soigner ces femmes-là qui vous donnent une leçon magistrale de détermination. Comment est-il concevable que des gens qui prétendent chasser un régime deviennent eux-mêmes des acteurs d’une diversion sans nom ? Ils se perdent dans des commérages personnels et s’activent plutôt à l’autoglorification, pour la satisfaction de leurs égos puérils.

C’est en cela que la révolution sera un échec. Vous ne pouvez pas vaincre un système que vous incarnez dans votre propre chair. C’est de l’arnaque de haut niveau. La révolution n’est pas une usine de création de stars et de princes, mais une épreuve de persévérance dans le sérieux

La meilleure façon de perdre l’adhésion populaire, c’est d’utiliser sa popularité (supposée) pour chanter : « Le plus beau c’est moi! Les autres sont moches! », alors que ce qui t’a rendu populaire, la raison pour laquelle les gens ont commencé à te suivre, était le slogan : « À bas le vieux système ». Malheureusement, beaucoup de ces révolutionnaires en herbe dévoilent peu à peu une face similaire , très similaire à celle du Gang de Malfrats que nous voulons voir tomber.

Un fait est certain : à la fin de l’histoire, ils connaîtront le sort de ceux qu’ils imitent.

CLAUDE WILFRIED EKANGA EKANGA

( Même si tu es persuadé du contraire, personne ne veut savoir où tu es né, ce que tu as étudié, combien d’enfants tu as avec combien de femmes, qui t’a pris ta copine ou encore qui veut te tuer . La seule chose qui intéresse ceux qui te suivent c’est : « As-tu la formule pour chasser Biya ? ».

Ça s’appelle le FOCUS )