C’est un sujet impressionnant qu’aborde Guy Marcelin Tchako dans son roman « Prêtez- Moi un enfant» , la stérilité de certaines femmes dans les couples, honnies et maltraitées par leurs belles familles, ces dernières deviennent la risée de la société. Ce roman paru aux Éditions de Midi sonne le glas du mutisme .
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!En scrutant la société africaine, l’on constate qu’un mal ronge les couples, l’absence d’un enfant érode le bonheur, la femme est jetée à la vindicte populaire.En bon pédagogue, Guy Marcelin Tchako a su chosir les mots, construire des proses adéquates afin de faire passer son message. À l’aune de la lecture de cet ouvrage, l’on retient que l’on doit consentir à la rationalité du destin, c’est Dieu qui élève, c’est lui qui rabaisse, c’est lui qui enrichit, c’est lui qui appauvrit , c’est lui qui donne l’enfant, c’est lui qui refuse.
Le titre « Prêtez -moi un enfant » est évocateur et révélateur de l’état d’âme de l’héroïne » Promesse » qui subit les moqueries et les railleries. Le prologue du roman est annonciateur de ce qui va se dérouler .«Regardez moi celle là !
Quand les femmes parlent , tu parles, toi aussi ? Essaie encore de toucher mon enfant !
Tu vas me faire quoi ? Ton enfant me manque de respect , je tape ! Je ne donne pas le lait !
Je ne donne pas le lait! Je ne donne pas le lait! Tu vas donner le lait que tu as déjà accouché quand? Tu sais comment on allaite un enfant ?»
Cet échange entre Promesse et sa voisine est une caricature de ce que subissent les femmes qui n’ont pas eu la chance de procréer.Des douleurs qui résonnent comme un écho sonore au rejet de la société.
Le style langagier choisi par l’auteur permet à tout un chacun d’apprécier les 103 pages que compte ce roman. La problématique ainsi traitée révèle que la polygamie survient dans un couple lorsque la première femme ne parvient pas à procréer ce qui suscite de nombreux problèmes entre les deux coépouses. La parole de Dieu est ainsi invoquée et évoquée parcequ’elle permet de digérer les pressions et les frustrations. Après avoir supporté les affres de sa coépouse, Promesse finit par tomber enceinte et donne naissance à un magnifique bébé. Un récit qui donne espoir à toutes les femmes qui se retrouvent dans cette situation, il ne faut jamais désespérer de la miséricorde divine.
Ce roman a le privilège de défendre les droits des femmes et de sensibiliser la société.
C’est pour cette raison que l’on trouve à la fin du roman par exemple le Protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits de la femme en Afrique .
Guy Marcelin Tchako est enseignant et auteur d’une quinzaine d’ouvrages .