Depuis le 10 décembre 2020, date à laquelle le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présidé dans la localité de Mbankomo (région du Centre) la cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction des 14 premiers postes de péage automatiques du Cameroun, rien n’a plus avancé sur le terrain, faute de financements. C’est du moins ce que révèle implicitement le ministre Nganou Djoumessi dans une interview au journal Défis Actuels.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!« Les péages routiers automatiques de la première phase se font dans le cadre d’un partenariat public privé conclu avec l’entreprise Toulcam (société de projet mise en place par le consortium Razel BEC-Egis Projects, NDLR). Le contrat de partenariat a déjà été signé. Sa mise en vigueur doit intervenir après que les financements aient été mobilisés. L’entreprise Toulcam a entrepris de travailler avec une banque dont les financements devaient être garantis par une structure. Leurs discussions n’ont pas prospéré. Il y a une autre structure qui a accepté d’accorder cette garantie. Les discussions ont suffisamment avancé et l’entreprise Toulcam nous a proposé un chronogramme qui indique que le financement sera mis en place en avril prochain, pour que les travaux commencent effectivement », confie le ministre des Travaux publics.
Le 28 octobre au cours d’une téléréunion présidée par Emmanuel Nganou Djoumessi, on a appris que le nouveau garant devrait être GuarantCo. Cette société de financement européenne membre du Private Infrastructure Development Group (PIDG) a été présentée comme le remplaçant de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD).
Pour rappel, au terme d’une longue procédure, qui aura duré environ 3 ans, le contrat pour la réalisation de ces travaux a été officiellement confié au groupement Razel BEC-Egis Projects, selon un communiqué signé le 24 avril 2019 par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté. Ce consortium damait ainsi le pion à la société Vinci et au Sud-africain Groupe Five, qui a longtemps contesté l’attribution du marché au consortium conduit par Razel.
Le projet concerne les 14 postes de péage les plus rentables du pays. Selon une étude du gouvernement, ces derniers procurent, à eux seuls, 75% des recettes du péage routier au Cameroun. Réalisés sur le modèle du partenariat public-privé, les 14 postes de péage automatique coûteront officiellement 28,9 milliards de FCFA. Ils seront exploités par le constructeur jusqu’en 2039. À cette date, les recettes à verser à l’État culmineront à 48,9 milliards de FCFA par an, contre près de 5,5 milliards de FCFA actuellement, en raison des fraudes et autres tripatouillages qui émaillent la gestion de ces ouvrages.
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