Écrire c’est extérioriser ses idées afin d’impacter la société , c’est dans ce sillage que Rostand Mvom avec le cœur et la raison s’est intéressé à un problème récurent , le titre de l’œuvre «L’inceste et les solutions efficaces d’éradication » est assez évocateur et révélateur de ce fait qui perturbe les victimes , l’ouvrage paru aux Éditions de Midi est destiné à tous .
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Si nos contemporains ancrent souvent la raison d’être des interdits incestueux dans la notion de risques biologiques, ce n’est pourtant pas, historiquement, la motivation première. Ainsi les premières générations alléguaient plutôt le risque de la confusion des rôles sociaux. Épouser sa mère, c’était ainsi ajouter au nom de « fils » celui de « mari » et donner jour à une « fille » qui aurait droit au nom de « sœur ». Confondre ces rôles, c’est porter atteinte au fas, à l’ordre du monde qui distingue les ordres divin, humain et animal. Ce type d’explication tient évidemment lieu de rationalisation a posteriori. Lorsqu’un Romain par exemple épousait sa cousine, il ne se posait plus la question de la confusion des rôles qu’entraînait cette union mais échangeait simplement le statut de cousin pour celui d’époux.Une autre interprétation, plus souvent avancée de nos jours, est formulée par l’anthropologue Robin Fox en termes de « conséquences néfastes » de l’inceste. C’est celle des effets biologiques supposés « désastreux » des mariages consanguins. Cette idée qui précède l’apparition du modèle génétique et que l’on voit poindre dès le XVIIe siècle est reprise systématiquement, dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous la plume d’auteurs comme Henry Maine (Le Droit antique, 1861) ou Lewis Henry Morgan (La Société archaïque, 1877).
L’argument place le débat au niveau non plus du couple mais de sa progéniture. Pour qu’il puisse rendre compte effectivement de l’apparition d’interdits incestueux dans l’ensemble des sociétés humaines, il convient que toutes reconnaissent l’existence d’un lien causal entre biologie, sexualité et reproduction. Or beaucoup d’entre elles n’ancrent pas l’idée de la génération dans un processus biologique (l’enfant est la réincarnation d’un ancêtre décédé, etc.).
On pourrait certes arguer qu’il s’agit d’un garde-fou que l’homme n’appréhenderait pas consciemment mis en place par la sélection naturelle. Mais, contrairement aux comportements d’évitements sexuels repérables dans d’autres espèces, la prohibition de l’inceste chez l’homme porte sur des catégories « aberrantes » si l’on s’avise de les traduire en termes de « proximité génétique ». Il en était ainsi de la possibilité à Athènes d’épouser sa demi-sœur utérine, de celle à Rome depuis le sénatus-consulte de Claude d’épouser la fille de son frère mais pas de sa sœur, etc. Dans tous ces cas, la prohibition interdit certaines catégories d’apparentés et en autorise d’autres qui sont pourtant exactement dans le même rapport de proximité génétique.
L’inceste : Un mal profond
Les incestes non-consentis, ou « crimes d’inceste », sont essentiellement étudiés sous l’angle de la psychopathologie et du traumatisme psychique, nous apprend l’auteur Rostand Mvom . La recherche scientifique a permis d’établir depuis longtemps qu’ils entraînent de lourdes répercussions chez les enfants qui en sont victimes, plus profondes et plus graves que le viol dans la mesure où l’inceste concerne la famille proche, les agresseurs étant liés à la victime par des liens « de proximité, d’autorité, de confiance, de dépendance et d’amour ». La vie entière des victimes d’inceste est perturbée, les répercussions portant aussi bien sur la santé psychologique que physique, avec des conséquences sur la vie sentimentale, professionnelle et familiale. Le traumatisme est d’autant plus élevé qu’il s’accompagne souvent d’un sentiment de culpabilité.