Affaire Glencore : La CONAC refuse d’agir

Yahaya Idrissou

Ce jeudi 11 Juillet , le Cameroun a célébré avec la communauté africaine la journée africaine de lutte contre la corruption. Ainsi, l’ancien bâtonnier Akere Muna s’est entretenu avec les Hommes de Médias. Abordant une constellation de sujets, il appelle les journalistes à s’intéresser et à dénoncer les affaires de corruption. Concernant l’affaire Glencore, il dénonce avec vigueur et rigueur l’inaction du gouvernement camerounais. Pour lui, l’affaire Glencore démontre à suffisance que la corruption est ancrée dans les strates de l’administration camerounaise.

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C’est un constat amer , la corruption a établi son nid au Cameroun, au sein de l’administration, plusieurs hauts responsables, ministres, directeurs généraux sont épinglés par les institutions chargées de lutte contre les détournements de deniers publics. Akere Muna, ancien bâtonnier , chantre de lutte contre la corruption au Cameroun et en Afrique s’offusque de l’affaire Glencore et a longuement disserté sur ce sujet face aux hommes de médias.En effet
Glencore, entreprise anglo-suisse est un géant du négoce de matières premières et a reconnu en 2022 avoir corrompu des agents de l’Etat camerounais pendant des années.L’entreprise a été condamnée à payer 321 millions d’euros pour des faits de corruption en Afrique dans plusieurs pays, dont le Cameroun. A ce jour, aucun responsable camerounais n’a été poursuivi dans cette affaire. Sous la pression de l’opinion publique et surtout d’Akere Muna le président Paul Biya a ordonné l’ouverture d’une enquête. Glencore a reconnu, en 2022, avoir soudoyé pendant plus de dix ans des fonctionnaires afin d’éviter des audits et d’obtenir des contrats dans plusieurs pays du continent.

Au Cameroun, les pots-de-vins avoués par Glencore s’élèvent à plus de 7 milliards de FCFA versés entre 2011 et 2018. Akere Muna, ancien vice-président de Transparency International est offusqué par ce système de corruption «7 milliards, c’est ce qu’ils ont payé, mais qu’est-ce que nous perdons ? Dans les documents publiés par l’ITIE, on voit Glencore acheter le pétrole camerounais à 30% en-dessous du prix mondial du pétrole. Et ça, c’est grave ! Annuellement, on est dans les 300 à 360 milliards FCFA par an perdus dans la corruption. Donc la corruption nous prend presque 2/3 de la dette publique. Donc s’il y a un seul problème qu’il faut régler ici, c’est la corruption». L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun dit avoir saisi le Procureur de la République près du tribunal de grande instance du Wouri, celui du tribunal de grande instance du Mfoundi, et le Senior state counsel legal department de Limbe, respectivement contre le négociant Glencore dont la filiale camerounaise est basée à Douala, la Société nationale des hydrocarbures (SNH), dont le siège est à Yaoundé, et la Sonara basée à Limbe, dans la région du Sud-ouest. Et jusqu’à présent aucune personne n’a été inquiétée par la justice camerounaise .
Concernant les plaintes déposées auprès des tribunaux Akere Muna repond« la seule juridiction qui semble avoir donné une suite c’est le tribunal du mfoundi , parceque le Directeur de la police judiciaire est venu me voir et il m’a dit qu’il agissait sur les instructions du Procureur de la République pour connaître les contours de cette affaire. La direction des impôts a réagi parcequ’elle a adressé un ordre de recettes de 100 milliards de FCFA à Glencore, la douane aussi a réagi, parce qu’on dit , qu’ils sont venus avec des valises d’argent et cet argent n’a pas été déclaré et c’est le blanchiment d’argent.

Le cas ,le plus patent c’est la CONAC à qui j’ai écrit et cette institution n’a pas réagi, or la loi stipule que si une dénonciation est faite auprès de la CONAC et qui si elle ne réagit pas, elle doit être poursuivie.Ce qu’on doit faire, c’est de mettre la pression à Glencore et de donner les noms de ceux qui ont corrompu et on peut déduire que ceux qui bloquent cette affaire sont ceux qui ont perçu l’argent de Glencore » déclare Akere Muna.

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