L’immigration clandestine de jeunes africains vers l’Europe est devenue un véritable fléau ces vingt dernières années. Elle a engendré des milliers de morts et de disparus depuis lors. La Méditerranée se pose aujourd’hui comme la principale voie de sortie pour ces populations fuyant, pour certains, les affres de la guerre dans leurs différents pays, ou la famine, et pour d’autres, le chômage, ou à la recherche d’une vie meilleure. Migrants vers les tombeaux du désert , le roman d’Emmanuel Constant Minkeng paru aux Éditions de Midi rentre dans cet ordre d’idées en démontrant les tribulations de l’immigration.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Plus de 3 000 migrants sont morts l’an dernier en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, soit le double du bilan enregistré en 2020 indique l’ONU . Sur ce total, 1 924 personnes ont été déclarées mortes ou disparues sur les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, tandis que 1 153 autres ont péri ou ont été portées disparues sur la route maritime de l’Afrique du Nord-Ouest vers les îles Canaries déclare l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. En 2020, 1 544 décès avaient été signalés pour les deux routes. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, la pandémie de Covid-19 et les fermetures de frontières qui en ont découlé ont eu un impact sur les flux migratoires, de nombreux réfugiés et migrants se tournant vers des passeurs pour tenter de rejoindre malgré tout l’Europe.
La plupart des traversées en mer se font à bord de bateaux gonflables bondés et en mauvais état, indique le HCR. Nombre de ces embarcations se dégonflent ou chavirent, entraînant le décès des occupants. Ce chemin de croix est vécu par Nyobe Baker Sinclair, le personnage principal de ce roman. À cause du chômage, il a décidé d’aller braver l’enfer du désert. Un récit savamment orchestré qui fait couler les larmes.
L’immigration clandestine : Un fléau à combattre
Empêcher l’immigration est impossible. Au Royaume-Uni, l’ancien premier ministre David Cameron, en France, l’ancien Président Nicolas Sarkozy, ont voulu le faire, mais naturellement ils étaient incapables. Les frontières sont poreuses, on ne peut pas éviter que des gens entrent. Les autorités en sont conscientes mais n’osent pas le dire. C’est un non-dit en Europe. Bien des politiciens parlent encore de sceller les frontières. Les discours nationalistes et populistes présentent les pays comme des maisons dont on pourrait fermer les portes et les fenêtres. Mais cette image est trompeuse : un pays est plutôt comme une ville, on peut difficilement bloquer toute entrée. A moins bien sûr de placer un soldat tous les dix mètres avec ordre de tirer à vue. L’autre solution contenue dans le roman c’est la mobilisation tous azimuts des gouvernements africains dans la lutte contre la pauvreté.